Suisse

Pour la première fois depuis 1848, l’ambiance est meilleure de l’autre côté du Röstigraben

Violences, manifestations sauvages et « covidiots » : la Suisse romande est devenue terre de non-droit. Seule l’intervention de Chuck Norris ou de Christian Constantin pourrait peut-être améliorer la situation, et encore.

Untersiggenthal, le 15 novembre 2020, les habitants du hameau se retrouvent dans la cave de Hans Schweizer, laquelle fait également office de bistrot pour les habitants du petit village. Tous les hommes se serrent la main ; toutes les femmes se prennent dans les bras dans un mouvement bien ordonné qui ressemble au jeu d’une pièce de théâtre. 

Ici, personne n’a jamais entendu le mot « patriarcat ». Ici personne n’a jamais été contaminé par le covid-19 et les gestes barrières sont superflus puisqu’ils sont pratiqués depuis des décennies déjà, naturellement, entre les hommes et les femmes. En effet, le bourg, reclus comme un petit village des irréductibles gaulois, n’a pas besoin de changer ses habitudes sociales pour contenir le virus. Rompus à l’isolement, les habitants ont, comme seule mesure, cessés de regarder les chaines de télévision nationales jugées trop anxiogènes. 

En retour, les citoyens ont décidé d’un commun accord de se réunir à l’heure où, d’ordinaire, ils écoutent le Darius Rochebin suisse allemand, ceci afin de se jeter quelques schnaps et permettre à la crise de mieux traverser leur village tandis qu’ils écoulent les réserves de leur plus fameuse liqueur de cerise. Car là-bas, on croit dur comme fer aux effets bénéfiques d’un bon coup de schnaps face aux virus mortels. Même pour ce qui est des enfants, les parents sont invités à ajouter deux cuillères de prune à leurs biberons. Et tandis que du côté romand du röstigraben, c’est à cor et à cri que les autorités enjoignent en vain les citoyens à se confiner, les welschs préfèrent le sempiternel adage « you only live once ». D’ailleurs, l’alcoolisme n’est plus là-bas considéré comme une tare, un défaut ou une maladie, mais plutôt un état transcendantal que seuls les plus vigoureux peuvent se permettre d’atteindre tous les jours que Dieu fait. 

Du côté romand, le gouvernement genevois serait à deux doigts d’envoyer la milice privée de motards commandée par Luc Barthassat pour réprimer les récalcitrants du confinement et ceux qui usent de leur temps bien trop libre, depuis la généralisation du télétravail, pour sortir voir leurs amants, leurs préférées mais aussi, envers et contre toutes les recommandations sanitaires, les milliers de travailleuses et les quelques centaines de travailleurs du sexe qui errent comme des âmes en peine dans les rues de Genève en attendant un contrat à durée déterminée, et qui cassent leur pipe en attendant d’en tirer une.

En somme, c’est du jamais vu depuis 1848 : par-delà nos monts et les constructions de nos villes, c’est sur les plaines verdoyantes de Suisse alémanique qu’il ferait mieux vivre et ce pour la première fois de l’histoire de la Confédération. Une situation d’autant plus alarmante qu’elle ne justifie plus le combat politique d’une Suisse romande libre et indépendante.

Quant à nos monts sous le soleil brûlant des alpes valaisannes, nous le disons, c’est pas pour cafter, ils ne prédisent pas plus les beautés de la patrie que ces féroces soldats qui mugissent dans les campagnes.

La Rédaction. 

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