N’en déplaise aux mauvaises langues, la neutralité n’empêche pas la prise de sanctions fortes contre des pays où il fait gris, où les gens ont froid et où ils portent des bottes à fermeture éclair. C’est ce que démontrent les bars lausannois, lesquels ont simultanément décidé de retirer le « Moscow Mule » de leurs cartes pour faire chuter les exportations russes de vodka.
L’Europe est ce qu’elle est, c’est-à-dire peu de chose. C’est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d’information viennent de déclencher au sujet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie*.
Or, l’impitoyable Russie n’est pas grand-chose non plus sans son cocktail phare, celui qui remplit les réservoirs de ses tanks et de ses hélicoptères de combat ; celui dont le principal ingrédient, la vodka, est le troisième bien le plus exporté de Russie après le gaz et les kalachnikovs : le Moscow Mule.
Cet élément, les bars lausannois l’ont bien compris. En prenant la décision de retirer les Moscow Mule de leurs cartes, ils entendent ainsi « faire pression » sur les exportations du Kremlin en Suisse, et plus particulièrement dans leur village de pêcheurs.
« Nous n’avons pas trouvé d’autre moyen de témoigner notre solidarité aux Ukrainiens », déclare un tenancier qui préfère que nous taisions le nom de son bar, de peur d’être assassiné froidement par un agent du FSB. « Comme Lausanne est la ville de Suisse qui compte le plus de cirrhoses », ajoute celui-ci, « nous nous sommes dit que nous pouvions réellement impacter le commerce extérieur de la Russie en instaurant cette mesure. Au reste, nous avons toujours des tonnes de gel hydro-alcoolique à écouler ! Avec un peu de citron vert, de gingembre et de limonade, les clients n’y verront que du feu ! »
Un message fort, donc, envoyé par les débits de boisson lausannois au petit dictateur bouffi. Reste à espérer que le petit nerveux du Kremlin ne s’échauffe pas et qu’il ne rase pas la ville en guise de représailles.
La Rédaction.
*Albert Camus dans Combat, 8 août 1945… À deux-trois mots près.
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