Au bord de la Limat, l’imagination n’a pas de limites pour permettre aux hommes d’expurger leur masculinité toxique.
Une fois n’est pas coutume. Jugés « pas assez fragiles » par les fonctionnaires de l’administration, les « hommes blancs cisgenre » zurichois vont être les cibles de mesures visant à réduire la part de leurs privilèges et à favoriser leur déconstruction.
L’exécutif rose-vert de la ville envisage d’installer de toutes nouvelles toilettes « oppressives » leur étant spécialement destinées, dont l’objectif est de « leur faire goûter aux oppressions systémiques que subissent quotidiennement les femmes et les personnes issues de minorités ». Bien que la forme définitive du projet ne soit pas encore fixée, un budget d’une centaine de milliers de francs a d’ores et déjà été débloqué au dernier conseil municipal. Il permettrait de réaménager environ 99.9%* des toilettes actuellement destinées aux hommes.
Concrètement, les nouvelles toilettes pourraient être réaménagées de sorte que les hommes qui urinent debout mouillent systématiquement leur pantalon et leur chemise. Une plaque en aluminium disposée à quarante-cinq degrés devrait assurer un rebond particulièrement efficace des gouttes de pipi, afin qu’elles tachent directement les vêtements de celui qui ne devrait jamais oublier qu’il est un potentiel agresseur. Selon des scientifiques américains, le syllogisme psychologique à l’œuvre – je suis un homme qui se fait pipi dessus ; le pipi c’est sale ; donc je suis un sale homme – fonctionnerait à tous les coups et permettrait aux patriarches de se remettre en question.
Côté décoration intérieure, Valérie Damidot devrait être mandatée pour maroufler des slogans destinés à déstabiliser et à culpabiliser les hommes cisgenre. Des inscriptions telles que : « All white men are trash » ; « Check tes privilèges » ; « Non, c’est non » ou encore « Je ne suis pas misandre, j’ai un ami homme », pourraient ainsi être affichées. Par ailleurs, une bande son diffusant les mêmes messages est en cours d’élaboration pour maximiser les chances que les hommes les assimilent.
« Subir l’oppression, c’est la comprendre », explique une militante à la base de ce projet soumis sous la forme d’une pétition adressée à l’exécutif de la ville. « Or, comprendre, c’est agir », ajoute-t-elle. Reste à espérer que les Zurichois soient plus concentrés sur les messages leur étant destinés que sur la petite mouche au fond de l’urinoir.
La Rédaction.
*Un chiffre qui correspond exactement à la part des hommes socialisé dans un cadre patriarcal problématique.
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