Ecolo-wokisme

Des rastas blancs dénoncent le « spécisme » dirigé contre les ragondins qui vivent dans leurs dreadlocks

Interdits de concert, des rastas blancs dénoncent le manque de respect vis-à-vis de la faune qui vit paisiblement dans leurs dreadlocks. Pour eux, la « communion » qu’ils forment avec les ragondins qui y habitent est une raison suffisante de ne pas couper leurs cheveux. 

Berne – Mardi soir, des musiciens blancs ont été empêchés de se produire dans le bar où ils devaient jouer devant une foule venue en nombre pour admirer la faune abritée par leurs dreadlocks. En cause, les nombreux « malaises » provoqués par leur « manque évident de goût capillaire » et l’intervention, à plusieurs reprises, d’ambulances provocant un « boucan d’enfer » en évacuant les blessés. En cause également, la critique woke de leur goût pour les dreadlocks alors que, bien évidemment, on ne se fait pas de dreads quand on est blanc et cela pour deux raisons évidentes : d’une part, parce que c’est affreux ; d’autre part, parce que la vie est trop belle pour avoir envie de se faire traiter de crasseux à chaque fois qu’on met le nez dehors. Accessoirement parce que, il est vrai, c’est de l’appropriation culturelle.  

Or, ce n’est pas la première fois que des « hippies », des « marginaux », des « rastas » ou des « babos » s’approprient une tradition issue d’une autre culture. En 1968, peu après les grèves étudiantes qui secouent la France, plusieurs jeunes gens se rendent en Thaïlande et en reviennent, quelques jours plus tard, affublés d’un vêtement qui deviendra par la suite la cible des sautes d’humeurs et des galéjades de tous les citoyens normalement constitués : le sarouel. Si personne ne les accuse alors d’appropriation culturelle, nul doute que c’en est bien une. La légende veut en effet que les Thaïs l’utilisent à l’occasion de quelques cérémonies traditionnelles impliquant notamment des ladyboys et des objets contondants à se glisser dans le derrière. Les rastas blancs français, eux, l’utilisent alors pour se balader les couilles à l’air et le popularisent même jusqu’à faire que chaque Européen en voyage dans le sud-est asiatique rapporte un sarouel éléphant dans son sac de voyage en se disant « tiens, c’est une bonne idée ça d’acheter un pantalon que je ne mettrai jamais une fois de retour en Europe ! » 

Aujourd’hui, malgré les critiques, les rastas blancs ne souhaitent pas renoncer à leur liberté de porter des dreadlocks, ce d’autant plus que leurs cheveux sont devenus une formidable réserve pour la biodiversité. « C’est un environnement très nutritif pour les petites bêtes, les champignons, les algues et des animaux de taille moins modeste », reconnait un chercheur du département de Biologie de l’Université de Genève. « Il est vrai qu’ils font de l’appropriation culturelle, mais au moins ils empêchent la disparition de certaines espèces menacées par le réchauffement climatique ! », explique le même expert. 

Ainsi, peu après qu’a été prononcée l’interdiction de leur concert, les rastas blancs du groupe Lauwarm ont accusé les personnes présentes dans la salle de « spécisme ». « Ce n’est pas moins une question d’appropriation culturelle qu’un dégoût pour Francis [le ragondin locataire des cheveux de l’un d’eux] qui a poussé ces gens à nous conspuer et à faire interdire notre concert ! », a fustigé le guitariste du groupe de reggae suisse alémanique.

La Rédaction.

Illustration : “white dreads sitting” by Zervas is licensed under CC BY-NC-ND 2.0.

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