Politique

13e rente AVS – Les retraités promettent de ne plus faire leurs courses aux heures de pointe en cas de OUI à l’initiative

Les retraités promettent d’éviter les heures de pointe des magasins d’alimentation si les actifs se prononcent en faveur d’une treizième rente AVS. Bien que cela leur en coûte, ces derniers préfèrent amplement une petite rallonge financière au plaisir de ralentir toute une file de clients lors de leur passage en caisse.

Incertains du résultat de la votation de ce dimanche 3 mars 2024, les retraités jouent leur dernière carte pour inciter les retardataires à se prononcer en faveur d’une treizième rente AVS. Si le OUI l’emporte, ces derniers promettent en effet de renoncer à fréquenter les magasins d’alimentation durant les seules heures dont disposent les actifs pour faire leurs courses, à savoir le soir entre 17h30 et 19h ainsi que le samedi.

Si la concession peut a priori sembler mineure, il n’en est toutefois rien. Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), le nombre d’actifs qui se plaignent de la recrudescence de retraités qui encombrent les allées des supermarchés à la sortie de leurs heures de bureau est en effet en forte hausse de 57% rien que pour le début d’année 2024. Il faut dire que, depuis que la manière dont est organisée la société les empêche de voir non seulement leurs enfants mais également leurs petits-enfants, les retraités n’ont plus guère que la fréquentation des supermarchés aux heures de pointe comme moyen de socialisation. Leur promesse revêt donc, à cet égard, le caractère d’un sacrifice mais également celui d’un compromis entre générations : une rente, pour commencer enfin à vivre décemment, contre un tout petit ajustement d’emploi du temps permettant aux actifs d’en gagner.

Reste que cette promesse pourrait aussi contribuer à améliorer la qualité de vie des retraités. En évitant les foules et en choisissant des moments plus calmes pour faire leurs courses, ces derniers pourraient en effet profiter d’une expérience magasin plus agréable et infiniment moins stressante qu’elle ne l’est actuellement à cause des travailleurs pressés qui les frôlent dans les rayons ainsi que des jeunes gens qui les bousculent entre deux rangées de fruits et légumes et, par conséquent, les font se retrouver dans les choux ou, pire encore, tomber dans les pommes.

Il convient toutefois de noter que la proposition de nos vénérables aînés n’est pas sans controverse. Certaines critiques soutiennent ainsi que la liberté est absolue et qu’il ne fait pas bon de la limiter, quand bien même cette limitation serait relative puisque les retraités disposeraient encore de nombreuses heures pour faire leurs courses. D’autres craignent également, à terme, que ce sacrifice soit mal vécu par les retraités et qu’il soit le terreau de nouveaux ressentiments qui – en plus de la jeunesse des travailleurs, enviée par les retraités – auraient pour effet l’éclosion de nouvelles tensions intergénérationnelles. Toujours est-il que, l’issu du scrutin approchant, la proposition a de quoi séduire les actifs, lesquels « pourraient bien se laisser tenter par la contrepartie offerte par les retraités », soulignent les analystes. À n’en pas douter, le visage de la Suisse s’en trouverait alors considérablement changé.

La Rédaction.

Crédit photo : “Migros (51681081919)” by Chad Davis from Minneapolis, United States is licensed under CC BY 2.0.

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