Suisse

Assurance-invalidité – « Impotents », « invalides » et « handicapés » bientôt regroupés sous l’appellation de « ceux qui ne servent à rien »

Bien décidé à renouveler son vocabulaire servant à désigner les personnes tombant sous le coup de la loi sur l’assurance-invalidité (LAI), le Conseil fédéral envisage de regrouper les termes « impotents », « handicapés » ou encore « invalides » sous celui, plus générique, de « ceux qui ne servent à rien ». Objectif : les inciter à se remettre au boulot. 

Toujours dans la bonne direction mais jamais dans la tendance, le CF a récemment décidé de se pencher, dans un avenir plus ou moins proche, sur la révision du vocabulaire servant à désigner les bénéficiaires de l’assurance-invalidité. D’inspiration woke, celle-ci devrait alors enterrer les expressions « pertinentes mais, hélas, critiquées » comme « impotent », « handicapé », ou encore « invalide », détaille l’exécutif fédéral. À la place, c’est l’appellation unique de « ceux qui ne servent à rien » qui devrait être adoptée. De quoi susciter l’ire de ceux qui se soucient de leurs prochains, fussent-ils affublés d’une incapacité ou d’une autre, mais pas en Suisse : « Bah oui quoi, à part nous coûter de l’argent, ces personnes ne servent à rien pour l’économie », souligne le Conseil fédéral. « Elles ne produisent rien, consomment peu et ne font même pas la richesse de ceux qui s’occupent d’elles et qui pourraient ensuite consommer pour deux puisque le marché a voulu que nous ne les rémunérions qu’une bouchée de pain », précise-t-il.

Voilà pourquoi, ce dernier veut essayer la méthode dite « de stigmatisation », laquelle consiste à blâmer le plus possible un individu afin de provoquer en lui un si grand sentiment d’injustice qu’il « se sortira tôt au tard les pouces du cul pour reprendre sa vie en main. » À terme, le CF espère ainsi que ces « inutiles » pourront devenir « quelqu’un », puisque, c’est bien connu, n’est personne qui ne travaille pas. Albert Rösti y croit en tout cas dur comme fer : « Si un paraplégique comme Kad Merad dans Bienvenue chez les Cht’is a été capable de remarcher, je ne vois pas pourquoi un impotent suisse se serait pas en mesure de trouver une occupation lucrative adapté à son mal », dit-il.

Côté politique, l’annonce a bien évidemment été saluée par les comités directeurs de l’UDC, du PLR et du Centre, pour lesquels il s’agit « d’une très bonne chose que ces gens soient gentiment incités à se remettre au boulot. » En effet, affirment ces derniers, « le problème avec les impotents, les grabataires et les handicapés, c’est qu’ils s’enferment dans une spirale de négativité qui fait qu’ils se complaisent dans l’inactivité ! » Cela étant faudrait-il les inciter à en sortir, « pour eux, pour leur bien. »… Mais surtout pour permettre aux libéraux-radicaux d’acheter enfin cette résidence tertiaire dont ils ont toujours rêvé. 

La Rédaction.

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