Economie

Disruptif, il propose 8% de réduction sur les ustensiles de cuisine pour la Journée internationale des droits des femmes

Jean-Kévin, entrepreneur, a bien saisi le malaise inhérent au fait de cibler spécifiquement les femmes par des campagnes marketing le jour où ces dernières luttent pour leurs droits. Si bien même qu’il a décidé de « disrupter » le marché en étant le seul à proposer une promotion exceptionnelle de 8% sur tous les ustensiles de cuisine de son business de dropshipping. 

Jean-Kévin est un sémillant jeune homme de 23 ans. Le « wokisme », il ne faut pas lui en parler car il l’abhorre encore plus que ses représentants ; plus aussi que les candidats·es Ensemble à Gauche au Grand Conseil et au Conseil d’État et bien plus encore que l’écriture inclusive et le point médian. Ce qui précède pourrait confiner à penser ce qui suit, mais Jean-Maxime n’est pas un rédacteur en chef adjoint au Temps. Il est en revanche entrepreneur, du moins le lit-on sur Instagram. Et de fait Jean-Kévin vend bien des trucs ; toutes sortes de trucs même puisqu’il possède une boutique de dropshipping sur laquelle on trouve de tout mais surtout n’importe quoi à l’instar d’un simple coupe-ongle ou d’un échafaud en kit à monter rapidement soi-même pour y glisser tout aussi promptement quelques bourgeois et autres personnes à noms à particule le jour où les prolétaires de tous les pays se seront unis.

En somme, Jean-Kévin est un jeune garçon pour le moins insupportable qui se serait, selon ses propres dires, « construit tout seul » sans l’aide de son papa qui, bien qu’il possède une petite fortune amassée dans le négoce de matières premières, ne l’aurait jamais aidé ; pire, l’aurait mis à la porte le jour de ses 18 ans pour qu’il « apprenne à devenir un homme ».

On comprendra dès lors mieux pourquoi Jean-Kévin a eu ce jourd’hui, le 8 mars 2023, la brillante idée de « ne pas faire comme les autres » – NDLR : les autres boutiques, qui ont tout de même commencé à intégrer le fait que de proposer une ristourne sur le maquillage aux femmes qui luttent pour leurs droits est une mauvaise idée marketing – et, cela étant, de proposer 8% de réduction sur les ustensiles de cuisine de sa boutique en ligne. « Vu que plus personne ne le fait, c’est une brillante opportunité pour moi d’attirer des clientes ! », explique ce dernier, lequel justifie : « Le marché est amoral. Cela ne veut pas dire que je n’ai aucun égard pour la condition féminine ! Si je peux toutefois me permettre – NDLR : qui allait l’arrêter dans son mansplaining, de toute façon – je pense que les femmes devraient prendre ce qui leur revient de droit par le travail. Pour ma part, c’est ainsi que je me suis fait ! » 

Avec tout le respect, on invitera bien entendu Jean-Kévin à aller manger ses grands morts. 
Cordialement,
La Rédaction. 

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