Genève

Face à la concurrence de la Biturne, la Tribune de Genève met la clé sous la porte

Et ainsi sonne le glas du Grand Journal, dépassé par le Petit.

Une chute radicale et inexpliquée d’audience. Des centaines de lettres de résiliation d’abonnements. En ce jeudi premier avril, toute la Rédaction de la Tribune de Genève se demande bien ce qui a pu arriver à leur célèbre canard… En effet, celle qui jouissait jadis d’une notoriété sans nulle autre pareil dans le canton de Genève et régions transfrontalières n’est plus aujourd’hui que l’ombre d’elle-même et c’est James T. Bates, son fondateur, qui doit se retourner dans sa tombe… Une piste, cependant, vient éclairer cette dégringolade : l’existence de notre quotidien destiné à vous asservir – et à servir ceux qui seront en mesure de nous signer un chèque de plus d’un million de francs TTC – et dont le professionnalisme n’a d’égal que celui de Daniel Brélaz lorsqu’il s’agit d’ouvrir une bouteille de chasselas. 

Pourtant, il faut dire que la partie n’était pas gagnée pour la Biturne de Genève. Petit quotidien suisse francophone fondé par Lewis J. Hamilton – l’arrière-grand-père du coureur automobile – en 1879, soit, coïncidence sans doute, la même année que la Tribune, il est très vite censuré, en 1890, pour ses prises de positions hétéroclites tandis que la mode est au journalisme de bas étage et au manichéisme. C’est d’ailleurs à cette époque, en réaction à la censure de notre quotidien en passe de faire le buzz et, consécration, de monter sur le plateau de Cyril Hanouna, que le néologisme journalope est inventé pour qualifier les journaux qui parviennent à échapper à la censure bienpensante des édiles PLR qui ont pris le contrôle de la Suisse depuis sa fondation en 1848. La Tribune, on ne sait trop comment ni pourquoi, passe entre les mailles du gros filet à poissons déployé dans le Lac de Genève – qui donnera, lui, naissance, sur un malentendu, à la Rédaction de Léman Bleu, en 1994. 

Toujours est-il qu’après vingt-quatre longues années de censure, la Biturne de Genève, qui continue à éditer son quotidien et à la distribuer sous les redingotes de quelques fidèles aussi endoctrinés que les partisans de Pierre Maudet, La Biturne de Genève, disions-nous, est repérée par le futur Général de Gaulle alors seulement Capitaine, qui demande à mon arrière-grand-père s’il peut utiliser notre notoriété et notre courage pour servir de support destiné à accueillir les messages codés des alliés. Moyennant finance – on n’est pas des chiens non plus hein – celui-ci accepte et, tel Libération avant Libération, la Biturne devient le média le plus lu des tranchées. Pareil durant la Deuxième Guerre Mondiale – oui, deuxième, car il y en aura une Troisième – ou la Biturne devient le média de la Résistance. 

Aujourd’hui donc, à force d’être toujours dans la bonne direction mais jamais dans la tendance, la Biturne est parvenue, malgré elle, à enterrer toute concurrence. Seuls les rageux et les haters diront #FAKENEWS, mais nous sachons la Vérité. 

La Rédaction.

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