Les conditions de la gratuité des TPG décidée en mai dernier se précisent. Elles réjouiront notamment les anciens combattants ainsi que ceux qui, en vacances au Viet Nam ou à la frontière entre la Corée du Nord et du Sud, auraient eu une mauvaise expérience avec une vieille mine enfouie dans le sol.
Nous y voilà. L’État a précisé les conditions d’accès à la gratuité des TPG découlant de la volonté des partis bourgeois de céder un petit quelque chose aux plus démunis afin de pouvoir s’ériger en défenseurs de la classe moyenne lors des prochaines élections. Annoncée d’abord pour tous les jeunes jusqu’à 25 ans ainsi que pour les seniors ; puis pour tous les jeunes jusqu’à 25 ans gagnant moins d’une certaine somme, pour autant qu’ils soient Sagittaires, Verseaux, Vierge ou Capricorne – NDLR : personne n’aime les Gémeaux de toute façon, autant qu’ils prennent leur voiture ; et enfin pour un jeune sur deux, tiré au hasard parmi un petit groupe de survivants d’un jeu télévisé se déroulant dans l’Abbaye de Saint-Maurice en présence des principaux pontes de l’Eglise catholique, celle-ci ciblera finalement uniquement les « individus les plus précaires de notre société et ceux qui ne peuvent pas emprunter les transports publics », a détaillé tout à l’heure la grande avare – sauf quand il s’agit de faire des cadeaux à ses amis les riches – et accessoirement argentière du canton de Genève.
Concrètement – et sous réserve d’un alignement favorable des planètes, mardi prochain – seuls les borgnes, les goitres, les unijambistes ou encore les personnes plongées dans un coma artificiel pour une durée minimale de 10 ans pourront, dès le 1e janvier 2025, emprunter gratuitement les lignes des transports publics ainsi que celles du Val d’Anniviers dont tout le monde sait pertinemment qu’il s’agit d’une colonie genevoise. Ces personnes devront alors demander un titre de transport dénommé « laisser-passer A39 » en référence à la maison qui rend fou des 12 travaux d’Astérix. L’objectif – assumé pleinement – n’est pas du tout d’inciter les gens à voyager de manière plus écologique en rendant plus accessibles les moyens de transport bas carbone. « Bien sûr qu’on aurait pu aller aussi loin, en dépit même de l’obligation constitutionnelle qui nous oblige à ce que les prix payés par les usagers des TP couvrent une part appropriée des coûts », souligne Nathalie Fontanet. Et de préciser : « Mais c’est pas notre projet à nous la droite. Nous on veut simplement détruire l’Etat en réduisant au maximum ses moyens. Or, une gratuité étendue des TPG aurait signifié plus de rentrées fiscales et donc plus d’Etat », explique sommairement cette dernière.
Autant dire, en somme, qu’il est encore loin le jour où tout le monde voyagera gratuitement aux frais des évadés fiscaux et des ultra-riches ponctionnés comme il se doit, dans la Cité de Calvin. Statistiquement, il y a en effet plus de chance que vous vous réveillez demain avec un testicule au milieu du front.
La Rédaction.
Crédit photo : “Geneva trolleybus TPG 766 Hess BGT-2NC” by Stanislas54 is licensed under CC BY-SA 3.0.