Politique

La droite demande à déplacer les prochaines élections fédérales à « avant l’annonce des primes maladie »

Obligée, depuis mardi, de recourir à toutes sortes de circonvolutions et à ses nombreux chiens de garde pour défendre l’argument selon lequel, quand bien même elle aurait tout le pouvoir, elle ne serait pas responsable de l’augmentation systématique des coûts de la santé depuis trois décennies, la droite demande que les prochaines élections fédérales, en 2028, soient agendées à une date qui précèdera celle à laquelle les primes maladie seront communiquées.

Mauvais timing pour les élections fédérales ! Agendées au 22 octobre prochain, celles-ci tombent en effet assez mal pour les formations politiques bourgeoises, lesquelles, après l’annonce de la littérale explosion des coûts de la santé par le ministre idoine, mardi dernier, ont dû redoubler d’effort afin de diluer une responsabilité qui est pourtant uniquement la leur dans ce grand bin’s fédéral. Nantis non seulement d’argent à n’en plus savoir que faire mais également d’une double majorité écrasante aux Conseil des États ainsi qu’au Conseil national, et ce depuis l’avènement de la Suisse moderne en 1848, les partis de droite auraient en effet eu le temps de voir venir… À dire vrai, il eut fallu que l’ensemble de leurs représentants fussent borgne pour que les partis bourgeois ne vinssent pas venir ! Mais le statu quo, qui les satisfaisait et les satisferont toujours amplement après qu’ils auront conservé leur majorité aux deux chambres fédérales, vint et continuera à venir à bout de leur détermination – en tout point similaire à celle du stagiaire qui écrit ces lignes devant un paquet de chips – à faire au moins en sorte que le charge de notre système de santé soit mieux répartie, sinon à le RÉ-VO-LU-TIO-NNER totalement. Ne sont, à cet égard, pas étrangers les nombreux liens d’intérêts qu’entretiennent les élus fédéraux de droite avec les caisses maladie… 

Toujours est-il que le mécontentement des Suisses romands – les Suisses allemands étant plutôt satisfaits – après l’annonce des primes 2024 embête bien ceux qui n’ont jamais représenté au Parlement que leurs intérêts et non celui de leurs administrés. À moins d’un mois des élections s’agirait-il en effet de ne pas se prendre une shitstorm qui viendrait menacer le projet entrepreneurial de tous ces esprits boutiquiers. D’où le grand déploiement de chiens de garde sur les réseaux sociaux et dans nos commentaires :

Philippe, pas plus tard qu’il y a une heure.
Commentaire de publication @la_biturne, sur Instagram.

D’où, également, la proposition concomitante, émanant des partis bourgeois – lesquelles se projettent décidément assez loin pour des individus dotés d’une vision aussi court-termiste – d’avancer les élections fédérales 2028 d’un mois afin que celles-ci interviennent avant l’annonce des primes maladie de l’année suivante. « Cela nous économisera de l’énergie et de la peine ! », communique à cet égard le porte-parole du PLR Suisse. « Depuis mardi, nous avons dû envoyer Philippe, Pascal, Jean-Luc, en bref quasiment tout ce que nous comptons d’effectifs au casse-pipe afin d’essayer de déplacer la responsabilité de la situation sur des partis qui n’ont jamais eu le pouvoir de décider quoi que ce soit au sujet de nos politiques de santé ! », ajoute-t-il. « C’est un numéro d’équilibrisme inédit ! », précise du reste ce dernier. Numéro dont il n’est cependant pas peu fier : « Franchement, on n’aurait pas parié dessus, mais en plus ça à l’air de fonctionner ! » À vrai dire, pas étonnant vu la propension des Suisses à se plaindre chaque années de l’augmentation des primes cependant qu’ils continuent de voter pour la droite

La Rédaction.

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