Après l’indispensable « financé par les contribuables » plutôt que « gratuit » adopté récemment par la majorité de droite du Grand Conseil vaudois, voici au tour de la gauche de contre-attaquer en proposant de remplacer le mot « entrepreneur » par « gros mytho’ qui faire croire qu’il s’est construit tout seul ». Un projet de résolution a été déposé.
Les loyers flambent, le prix de l’énergie baisse un peu mais conserve des hauteurs historiques et les primes d’assurance-maladie sont en passer d’atteindre de nouveaux sommets. La priorité politique est donc à la révision du vocabulaire utilisé dans les communications officielles de l’État. Tel fut en tout cas le signal donné par la majorité de droite du Grand Conseil vaudois lorsque, au mois de juin dernier, elle entérinait une résolution remplaçant le terme « gratuit » par celui de « financé par les contribuables ». La nouvelle avait alors amusé jusqu’en France où le Dauphiné Libéré avait rappelé à juste titre qu’être Suisse c’est être dans le souci constant de son argent, ce qui n’est pas totalement faux quand on voit les Picsou qui nous gouvernent.
Or, quand on l’attaque, la gauche – à l’instar de l’Empire – contre-attaque. Mardi dernier déposait-elle ainsi elle aussi un projet de résolution visant cette fois-ci à remplacer le mot « entrepreneur » par ceux de « gros mytho’ qui fait croire qu’il s’est construit tout seul » alors que l’on sait pertinemment depuis Léon Bourgeois (1851-1925) qu’on ne saurait faire fonctionner une start-up de vin Pét Nat sans le concours d’une centaine de personnes allant du saisonnier payé au lance-pierre au marketeux sorti d’HEC, en passant par un designer graphique diplômé de la HEAD. « L’objectif, c’est de bien rappeler à tout le monde que le plupart des entrepreneurs sont en réalité des fils à papa qui se font mousser », souligne la gauche vaudoise. Un bon moyen, en somme, de rafraîchir la mémoire à toutes ceux qui l’ont courte et qui s’empressent d’encenser les grandes fortunes sans cause apparente dont le secret est bien souvent un crime oublié parce qu’il a été proprement fait.
La Rédaction.