Monde

La notion de « frappe chirurgicale » étendue à un nombre de morts allant jusqu’à 50k pour faire plaisir au gouvernement israélien

Deux jours seulement après de nouvelles attaques aériennes sur un camp de déplacés à Rafah, l’OTAN étend la qualification de « frappe chirurgicale » à tous les raids aériens provoquant entre 1 à 50’000 morts civils. « Loin de nous l’idée de minimiser ce qu’il se passe actuellement en Palestine », a précisé le porte-parole de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, « nous adaptons simplement la définition à la puissance des armes que nos pays membres vendent au gouvernement israélien, voilà tout ».

L’amitié indéfectible entre les gouvernements occidentaux – sauf pour ce qui est de l’Irlande, de la Norvège et de l’Espagne – et celui de Benjamin Netanyahu atteint un nouveau point culminant, si elle n’était pas déjà suffisamment grande pour que quelques dizaines de nations se réclamant des droits de l’Homme ferment délibérément les yeux sur le génocide en cours provoqué par un pays aux méthodes éminemment coloniales. Pas plus tard que ce matin, leur bras armé, à savoir l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), vient en effet de réviser la définition du terme « frappe chirurgicale » employé, depuis la création de l’organisation atlantiste en 1949, dans l’intégralité des conflits armés alimentés par ses membres pour désigner le fait de frapper très précisément un endroit où se situeraient des individus présumés terroristes ainsi qu’une dizaine de civils qui auraient la malchance de se trouver à proximité du point d’impact au moment de la frappe. Son actuelle définition, juge le porte-parole de l’Alliance euro-atlantique, est « trop restrictive en ce qu’elle n’est plus adaptée à la puissance des engins que nous, nos alliés et ceux à qui nous vendons des armes utilisons pour répandre les droits de l’homme, la démocratie et tout des tas de bonnes choses, comme dirait le professeur Utonium. » Partant « celle-ci a été modifiée pour désigner tous les raids aériens comprenant entre 1 et 50’000 morts civils », détaille ce dernier.

« Ah ça c’est Benjamin qui va être content ! », a immédiatement fait remarquer un député français de l’Assemblée nationale un peu après le communiqué du porte-parole de l’OTAN. « C’est comme qui dirait lui enlever une épine dans le pied, même si ce dernier a toujours eu le souci de viser juste [NDLR : c’est-à-dire de viser tous les habitants et toutes les habitantes de la bande de Gaza]. » Pourtant, l’OTAN – et on la croit bien évidemment, elle qui défend et défendra toujours la bonne cause – affirme que cette révision n’a rien à voir avec le génocide en cours en Palestine et disponible en 4k sur tous les réseaux sociaux. « Notre révision tombe simplement au même moment », précise en effet son porte-parole. « Notre seul souci, c’est que les guerres soient propres », souligne par ailleurs ce dernier. Or, quand elles sont de plus en plus sales, le seul moyen d’atteindre cet objectif consiste à redéfinir le sens des mots employés pour en exprimer le désastre.

La Rédaction.

Crédit photo: Par Service Depicted: Navy — ID:DNST8510916, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=991307

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*