Suisse

La Suisse lance son ChatGPT, capable de changer de sujet lorsqu’on évoque sa face cachée

Créée par deux géniaux start-uppeurs issus des bancs de l’EPFL, la version helvétique de ChatGPT possède la particularité d’éluder toutes les questions qui ont trait au passé et même au présent peu reluisant de la Suisse. Comme quoi il n’y a pas que dans des régimes autoritaires que des informations clés sont soustraites à la vue du quidam qui pourrait sinon en profiter pour se forger une opinion critique et éclairée des hommes et femmes de pouvoir. 

Son arrivée sur le marché marque une étape majeure dans la volonté de la Suisse de se positionner, d’ici 2130, en concurrent sérieux sur le marché des intelligences artificielles génératives comme ChatGPT (USA) ou encore Ernie Bot (Chine). SwissGPT promet en effet de grandes choses dont il faudra lui demander de nous dire lesquelles étant entendu que, finalement, entre une recherche Google et une requête en passant par une IA générative – qui plus est si c’est pour rechercher une adresse de restaurant – il n’y a, à vrai dire, pas un monde, pas même un continent, encore moins un pays, pas non plus une région mais tout au plus une feuille de papier à cigarette : l’une et l’autre donnant dans 99.99% des cas strictement le même résultat à votre demande débile. Il faudra donc lui demander ce qui fait d’elle une IA générative différente de ces prédécesseuses, mais SwissGPT arrive ! Et c’est à cette occasion que nous l’avons étrillée.

Première question assez simple, pour commencer : « S’il te plaît donne-moi la différence d’orientation politique entre un membre de l’UDC et un membre du PLR ». Réponse : « Aucune, l’orientation politique de ces deux espèces de politiciens est strictement la même. D’où leur formidable compatibilité, notamment lorsqu’il s’agit de voter contre les intérêts des locataires, comme le montre l’Asloca dans une superbe infographie sortie hier. »

Jusque-là, tout paraissait donc fonctionner normalement. Très vite cependant, les choses se corsèrent… En effet, lorsque nous lui demandâmes, dans un second temps, ce que diable faisaient les banquiers suisses durant la période allant de 1939 à 1945, SwissGPT nous répondit alors : « Je n’en ai aucune idée, je n’étais pas encore née. Je vous suggère du reste de ne pas trop vous pencher sur la question si vous ne voulez pas chuter accidentellement du huitième étage ou, à tout le moins, finir dans les petits papiers du Service de renseignement de la Confédération ». Même répartie lorsque nous la questionnâmes au sujet des relations de la place financière genevoise avec un certain nombre de dictateurs, à cette différence près que SwissGPT prévît cette fois-ci notre décès dans un tragique accident de parapluie bulgare…

Bref, il y a du bon et du mauvais dans cette IA lancée par deux brillants alumni de l’EPFL. L’on s’étonnera toutefois qu’il ne soit fait mention nulle part du partenariat qui visiblement a cours entre leur start-up et une compagnie d’assurance laquelle, au bas de chaque requête, se fait connaître afin de nous faire connaître, justement, les bienfaits de souscrire à un troisième pilier. Au moins est-on certain qu’il s’agit-là d’un GPT 100% suisse.

La Rédaction.

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