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L’Arabie saoudite organisera le concours Miss Yodel 2024

Après les stars du business qui jouent parfois au football et certains grands événements sportifs, l’Arabie saoudite a décidé de frapper fort dans sa campagne de respectabilité culturelle. Le royaume s’est offert les droits du concours Miss Yodel 2024, au grand dam des connaisseurs.

Cette décision représente tout d’abord un camouflet pour la commune nidwaldienne de Wolfenschiessen. Non contente que son simple nom ne déclenche d’insurmontables spasmes de terreur aux braves écologistes urbains défenseurs du fameux canidé, la charmante bourgade d’un peu plus de 2000 habitant·e·s ambitionnait de titiller amicalement le monde du féminisme en organisant le prochain concours de Miss Yodel.

Las, cette ambitieuse candidature s’est fait souffler la politesse par un charmant royaume bucolique du Golfe, communément connu sous le nom d’Arabie Saoudite. Celui-là même qui, alignant les pétrodollars comme un militant UDC aligne les shots de Suze aux girons de jeunesses campagnardes, se sont récemment offert les services de nombreux vendus du ballon rond ou l’organisation de championnats de ski.

Mais comment l’organisation de cette emblématique compétition a-t-elle pu échapper au soleil de nos monts. « C’est à cause de l’argent », explique le canton de Nidwald à notre stagiaire enquêteur-fouineur. « Les organisateurs du concours ont été séduits par la grosse moula, la thune, les pépettes qu’alignaient les Saoudiens tandis que nous ne pouvions leur offrir qu’une saucisse de vaux et une bière tiède par personne. »

Le pauvre canton de Nidwald s’est donc trouvé démuni face à la proposition saoudienne. Les autorités cantonales ont bien tenté de contacter leurs voisins, à commencer par le riche canton de Zoug. Mais ce dernier, trop occupé à bricoler de nouveaux forfaits fiscaux, les a derechef envoyés paître dans leurs alpages désargentés.

Toutefois, la résistance s’organise. Plusieurs comités, essentiellement composés de jeunes UDC, ont lancé une pétition contre cette « spoliation honteuse de notre culture, de nos valeurs et, surtout, des seules femmes de Suisse avec lesquelles nous pouvons rêver d’avoir une relation sexuelle consentie ». Une excellente idée quand on connaît le potentiel de mobilisation de la ruralité suisse allemande ! Mais la famille Ben Salmane n’étant pas spécialement réputée pour son amour de la démocratie, la question pourrait être vite tranchée.

Le stagiaire.

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