Genève

Las de ne pas être reconnu financièrement à sa juste valeur, Bertrand Levrat quitte la direction des HUG pour un groupe médical privé

« Au moins là-bas serais-je apprécié – NDLR : et donc rémunéré – à ma juste valeur ! », communique le directeur des Hôpitaux universitaires de Genève, lequel devrait néanmoins gratifier l’établissement public de son éminente présence jusqu’au 31 mai 2024. 

C’était en 2021. La pandémie battait son plein et le directeur des HUG allait être augmenté de plus de l’équivalent d’un salaire annuel pour une personne normale – c’est-à-dire nulle, en langage d’individu dont plus de 20’000 francs de rente mensuelle ne suffisent pas au bonheur et à la motivation. Tout allait ainsi pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles quand, soudain, les fâcheux – qui ont le désavantage d’être nombreux – élevèrent la voix pour manifester leur désaccord vis-à-vis de la revalorisation salariale de Bébère. « Comment le Conseil d’État peut-il expliquer d’avoir envisagé très sérieusement de baisser les salaires du personnel de l’État de 1% − y compris chez le personnel soignant − tout en acceptant de voir le salaire du directeur des HUG prendre l’ascenseur de 18% ? », fustigèrent ainsi les socialistes qui, pour une fois, portèrent leur nom à merveille. « Le salaire du directeur des HUG est passé de ‘’ah ouais quand même !’’ à ‘’il se met bien le bougre !’’ », titrions-nous, pour notre part ; supputant que l’efficacité de ce dernier tenait, à l’instar de Hermione Granger, à un retourneur de temps ainsi que des capacités physiques hors du commun lui permettant d’abattre une quantité de travail équivalent à celle de 10,66 caissières de la Migros. 

Sous la pression de la population – qui n’y connaît rien – et les acerbes critiques de celles et ceux qui ne comprennent pas les responsabilités inhérentes au métier de directeur du plus grand hôpital universitaire que le monde ait jamais connu, Bertrand devait donc renoncer à sa hausse de salaire… Qui lui fut cependant accordée deux ans plus tard, à la mi-année 2023. « C’est qu’on a attendu que les choses se calment », souligne le Conseil d’État genevois. En effet, « vous les gauchistes mentaux vous ne comprenez pas que les grands de ce monde doivent percevoir des rémunérations indécentes pour fournir un travail correct », ajoute ce dernier. Et de préciser que « si 5’000 francs par mois suffisent à votre bonheur, ils ne sont de loin pas capable de tirer du lit quelqu’un du rang de Bertrand ! »

Hélas, 37’5000 francs mensuels – sans compter son treizième salaire – ne suffisent vraisemblablement pas non plus puisque Bébère quittera en fin de compte ses fonctions le 31 mai prochain afin de relever un passionnant nouveau défi professionnel.

La Rédaction. 

Crédit photo : screenshot : https://www.lemanbleu.ch/fr/Actualites/Geneve/Bertrand-Levrat-va-quitter-la-direction-des-HUG.html

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