Genève

Le DIP autorise le travail à distance dans un rayon de 3000 kilomètres

Face à la polémique, le département de l’instruction publique prend position – pour une fois – en faveur de ses collaborateurs : ceux-ci seront autorisés à télétravailler dans un rayon de 3000 kilomètres du canton à compter du premier février prochain.

Le lieu de travail à distance des membres de la fonction publique ne devrait plus faire jaser personne désormais. En effet, après une brève polémique inhérente à la révélation selon laquelle une directrice d’école primaire genevoise travaille au moins un jour par semaine depuis Colmar, en Alsace, le DIP a décidé de formaliser ses règles du télétravail. Dans un nouveau règlement qui entrera en vigueur le premier février prochain, on apprend ainsi que les collaborateurs du département devraient être autorisés à télétravailler autant qu’ils le souhaitent pour autant que leur lieu de travail – qu’ils auront préalablement déclaré, cela va de soi – ne se situe pas à plus de de 3000 kilomètres de l’épicentre du canton.

Pour certains, comme Corinne, c’est un soulagement : « Eh bien, ce n’est pas trop tôt ! Ça fait 10 ans que je fais des allers-retours entre Genève et Barcelone pour honorer mes heures sur mon lieu de travail. J’aime autant vous dire que ce n’est pas de gaité de cœur ! Mais bon, puisqu’on ne trouve plus à se loger pour un prix raisonnable et qu’il fait quand même vachement plus beau à Barça, je m’accommodais tant bien que mal de ces horribles vols low-cost et des quelques heures que j’avais à passer avec mes collègues irascibles ! Bref, je suis désormais rassurée : plus personne ne pourra venir m’emmerder en me disant qu’une psychologue scolaire doit travailler au plus près des enfants ! »

Pour d’autres, en revanche, cette décision est plutôt synonyme d’incompréhension : « Pourquoi seulement 3000 kilomètres et pas 12’329 !? Je ne dis pas ça parce que j’adore ma vie de directeur de cycle d’orientation depuis Honolulu, mais bon, quand même ! On aurait pu demander à chacun si ça jouait pour lui. En fait, pour moi ça va encore car je n’ai pas d’enfants. En revanche, mon collègue enseignant de français qui vit à Tokyo avec toute sa famille m’a appelé tout à l’heure : il est dévasté… Eh bien bravo la Torracinta ! Je trouve que ça ne se fait pas de briser des vies comme ça », fustige pour sa part Patrick.

Si le DIP n’exclut pas d’accorder des dérogations jusqu’à une distance de 5000 kilomètres, celui-ci savait néanmoins pertinemment qu’il y aurait des mécontents : « Hélas, c’est ainsi. Dès le départ, on savait qu’on ne pourrait pas satisfaire tout le monde. Toujours est il que, si vous voulez des coupables, il ne faut pas s’en prendre à nous mais vous tourner vers les pisse-copies qui ont enquêté en premier lieu », confie son porte-parole.  

La Rédaction. 

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