Depuis quelques années, la Biturne de Genève retransmet l’essentiel de l’actualité la plus chaude du canton de Genève, en Suisse et bien au-delà. Or, son activité semble avoir atteint le point où elle influence désormais le monde lui-même, qui adapte sa ligne éditoriale en conséquence. En 2023, nous avons décidé de compiler chaque semaine un florilège non exhaustif mais parfaitement représentatif du monde qui part en biturne…
1 : “L’ancien député français Joachim Son-Forget veut rejoindre l’UDC Yverdon-les-Bains” (RTS)
Dernière Genferei en date, qui s’est étalée sur quelques jours entre fin 2022 et 2023, ceci pour notre plus grand plaisir et celui des historien.ne.s qui seront, un jour, chargé.e.s d’étudier le déclin de notre civilisation. Le dernier épisode de la saga « Son-Forget » – qui tourne un peu en rond mais reste bien meilleure que les dernières productions Marvel – ne manque pas de piquant et méritait bien sa place pour ouvrir la première revue de presse de l’année.
Notre Kanye West du bout du lac – un diplôme de médecine dissimulant habilement le fait que son talent musical se résume à pratiquer assidûment un instrument du 17e siècle – a donc décidé de rétrograder dans la provoc, passant d’Éric Zemmour à un parti suisse pas raciste, mais bon parfois – si ce n’est toujours – on se demande quand même s’il ne serait pas un peu xénophobe. Quoi qu’il en soit, on se réjouit du lancement des Aventures de Ruben et Joachim, qui pourraient bien obtenir leur place un jour à la Maison d’Ailleurs pour autant que les joyeux lurons acceptent d’entrer dans un musée tenu par un dénommé Marc at’Allah.
2 : “En 2023, la ville française de Pantin s’appellera « Pantine »” (20Minutes)
Parce qu’il est très facile d’avoir des idées débiles, d’autant plus lorsqu’on est un vieux socialiste français, après décision de son Maire, la ville française de Pantin s’appellera désormais « Pantine » durant une année. Considérés comme résolus peuvent ainsi être tous les problèmes de reconnaissance et d’égalité de genre ! Enfin sauf si on estime qu’il eut été bien plus courageux, par exemple, de démissionner en faveur d’une femme… En somme, malgré toutes la bonne intention qui l’anime, cette décision semble si bien relever de l’art de la fausse bonne idée qu’on serait presque tenté de parler de pantinage artistique… À noter que l’histoire ne dit pas si le Maire de Pantin est devenu par la même occasion le Paire de Pantine.
3 : “Pourquoi la réussite est-elle diabolisée à Genève?” (Tribune de Genève)
Une petite pépite de décryptage critique de notre monde complexe de la part du Président de la Fondation pour l’attractivité de Genève, qui rappelle à quel point l’heure est à la diabolisation de toutes celles et ceux qui décident de tout quitter pour lancer leur business en ligne ou leur startup de gel autobronzant pour crânes dégarnis. D’ailleurs, selon nos sources, de plus en plus de riches renoncent spontanément à leur fortune à Genève pour retourner à la pauvreté et s’éviter ainsi les stigmates et l’opprobre qui pèsent sur la réussite. Preuve faut-il encore du climat délétère qui dans lequel évoluent les méritants : l’initiative populaire visant à faire entrer la haine des riches à la norme pénale antiraciste est toujours en cours de récolte de signatures. Elle aurait même provoqué une agression, il y a quelques jours, lorsqu’un fan de cryptomonnaies a eu le malheur de discuter de sa passion devant la Coop d’Onex…
4 : “Un homme danse au sommet d’une grue au Seujet” (Tribune de Genève)
Célébrait-il à sa manière la mise en bière de Benoît 16 (pas 64) ? Chantait-il, tel un muezzin des temps modernes, son amour inconditionnel pour Mauro Poggia ? Avait-il simplement confondu la grue avec le Zoo de l’Usine ? Personne ne le sait. Mais le fait que la Tribune de Genève lui accorde un article de 2000 signes, qui plus est rédigé par une journaliste diplômée de la Sorbonne doit bien vouloir signifier qu’il s’agit d’une actualité d’une importance capitale… Non ?
5: “Boire ou chasser, il faut désormais choisir dans le canton de Neuchâtel” (RTS)
Imagine, tu es chasseur, tu vas te promener en forêt avec un fusil et la ferme intention de t’en servir pour dézinguer du sanglier, tu n’es pas gros mais juste un petit peu enveloppé, et on t’interdit de boire ta petite suze-coca à 7h30 du matin. Voilà désormais la triste réalité des conditions de vie des chasseurs dans le canton de Neuchâtel, confrontés à une nouvelle restriction scandaleuse de leurs libertés. Solidaire et indigné, l’un de nos stagiaires a contacté Jonas Follonier afin de savoir si ce neuchâtelois et fervent défenseur des libertés individuelles comptait réagir. Curieusement, il nous a indiqué que non. Le même individu se sentirait désormais plus en sécurité lors de ses promenades en forêt qui lui inspirent, dit-il, ses plus belles chansons d’amour. Étrange…
La Rédaction.
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