Suisse

Le Parlement ouvre la porte à une professionnalisation du bénévolat

Pas le temps de chômer au Parlement fédéral. Réuni en session extraordinaire vendredi dernier, celui-ci a ouvert la voie à une professionnalisation du bénévolat. L’idée est de permettre à celles et ceux qui ne disposent pas d’un beau-père directeur des SIG ou qui ne sont pas en contact direct avec Fred Perler de « servir quand même à quelque chose » en attendant d’intégrer leur prochain bullshit job.

Trop de Suisses ne font rien de leur temps libre, a fortiori celles et ceux qui sont temporairement ou durablement – parce qu’ils sont de gauche ou sociologues, parfois le deux – sans emploi. C’est du moins le constat du Parlement fédéral qui, réuni vendredi matin en session extraordinaire consacrée aux oisifs, a ouvert la voie à une « professionnalisation du bénévolat », est-il écrit dans le procès-verbal de la séance. Concrètement, l’idée est de permettre à ceux pour qui la difficulté de trouver un emploi est inversement proportionnelle à celle que connaissent les membres de la famille Brunier d’être considérés tout de même comme des « travailleurs » et, cela étant, d’en retirer le prestige associé. « Tout le monde rêve d’un emploi bien rémunéré. Le statut d’employé bénévole contribuera pour moitié à la réalisation de ce rêve. Pour l’autre, nous ne pouvons rien faire », a ainsi déclaré un parlementaire suisse allemand dans les colonnes d’un journal possédé par Christoph Blocher.

Or, non content de solutionner le problème de la honte sociale inhérente au fait d’être un chômeur, le travail bénévole professionnel – comme il sera convenu de l’appeler après que le projet de loi aura été adopté à la quasi-unanimité des parlementaires fédéraux cependant qu’ils sont tous uniques et capables de penser par eux-mêmes – fera baisser mécaniquement le taux de chômage. « Les bénévoles professionnels pourront en effet être rayés de la liste des demandeurs d’emploi », souligne un autre conseiller national. Dans un monde qui ne jure que par les indicateurs macroéconomiques sans regarder de plus près ce qu’il en est réellement de la situation des personnes précaires, « c’est vraiment très pratique ! », ajoute ce dernier.

Pour l’heure, seule la gôche s’est insurgée contre ce nouveau projet de loi. Mais comme personne n’en a rien à faire de son avis, nous ne nous ferons pas non plus le relais de ce dernier.

La Rédaction.

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