Vaud

Le Tribunal fédéral autorise les « ACAB » de moins de 10cm2 sur les pancartes

Réunis en urgence pour faire face à cette crise sans précédent traversée par la démocratie helvétique, les 38 juges du Tribunal fédéral se sont prononcés en faveur de la possibilité d’écrire des « ACAB » sur les pancartes en carton brandies lors de rassemblements crypto-lénino-gauchistes ou de manifestations. La surface totale de ces derniers ne devra cependant pas dépasser 10cm2 par panneau.

Quand on l’attaque, la Suisse – à l’instar de l’Empire – contre-attaque. Voilà pourquoi la police vaudoise vient de déposer plainte contre la députée Ensemble à Gauche Mathilde Marendaz, laquelle a récemment déshonoré, comme jamais quiconque ne l’avait déshonoré auparavant, sa sacro-sainte fonction de députée vaudoise en brandissant une pancarte invitant, d’une part, le génialissime entrepreneur Avni Orlatti à « manger ses morts » et qualifiant, d’autre part, l’ensemble des policiers vaudois de bâtards – NDLR : voir photo. « S’il est vrai que certains de nos agents sont le fruit d’un coït hors mariage et que, cela étant, ils méritent d’être qualifiés de ‘’bâtards’’, ce n’est cependant pas le cas de tous les gendarmes ! », avait alors immédiatement réagi l’Association professionnelle des gendarmes vaudois (APGV) avant de déposer sa plainte contre l’élue yverdonnoise. L’Association avait ensuite déclaré « Not all flics ! » et invité à ne pas mettre tous ses effectifs dans le même panier à salade, mais à s’intéresser de plus près à chacun des agents, à leur individualité et à ce qui fait d’eux des êtres humains sensibles capables – mais rarement – de ressentir des émotions et, dans le cas d’espèce, de la tristesse inhérente au fait d’avoir été gratuitement traités de « bâtards ». Cette dernière avait alors conclu par un « quelle indignité ! » sarkozyesque qui avait particulièrement plu aux plus de cinquante ans et à celles et ceux qui, à bien des égards, ne font pas la différence entre une charge élective obtenue par une délégation de souveraineté populaire et le statut de divinité. 

Plus tard, c’était au tour du Tribunal fédéral de se prononcer sur ce drame : eut l’inscription sur la pancarte brandie fièrement par Mathilde Marendaz fait moins de 10cm2, la démocratie helvétique demeurait inviolée, concluait-il alors. À considérer une proportion de 10% de bâtards dans la police, 10cm2 de « ACAB » lui paraissent en effet demeurer dans les limites de la liberté d’expression protégée par la Constitution. Dans le cas d’espèce, Mathilde Marendaz a donc fauté puisque le sien, selon les estimations des experts, faisait environ 12cm2

Quant à l’insulte adressée à Orlatti, le Tribunal fédéral a considéré que tout un chacun était libre de se faire sa propre opinion s’agissant d’une grande fortune sans cause apparente dont il n’est pas exclu que l’origine soit un crime oublié parce qu’il a été proprement fait*. 

La Rédaction. 

*Calmez-vous, c’est juste une référence à Balzac dans le Père Goriot : « Le secret des grandes fortunes sans cause apparente est un crime oublié, parce qu’il a été proprement fait. »

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