La consommation étant la nouvelle religion des citoyens, l’ouverture des magasins le « jour du seigneur » sonne comme le glas du dogme religieux déjà en perte de vitesse depuis des années.
Foule en délire, liesse, cris de joie. Les réactions des quidams entassés devant la grille du centre commercial de Balexert a de quoi faire souci aux superstars nationales comme Guy Parmelin. En effet, quel évènement peut, de si bon matin, provoquer un tel délire ? La réponse tient en cinq mots : ouverture des magasins le dimanche.
La situation, nouvelle dans ce pays de gauchistes où la valeur travail n’excède pas celle d’un Dominique Strauss Khan en petite tenue au Sofitel, a de quoi choquer et pourtant elle n’a pas étonné le gérant du centre commercial qui témoigne : « Pour me préparer à ce jour saint, j’ai relu la Bible et de nombreux livres religieux qui racontent l’attitude des masses lorsqu’elles sont dévouées à un culte. Pour pallier toute éventualité de mouvement de foule, nous avons donc installé des barrières ainsi que des officiers de la BAC – Brigade Action et Consommation – à l’entrée du centre commercial. A l’intérieur, les clients étaient guidés par les publicités et des images subliminales ciblées qui les conduisaient directement aux magasins appropriés à leurs goûts ! Ce qui est marrant, c’est qu’en 1500 après Jésus-Christ ou en 2020, les comportements sont les mêmes ! Je ne pense pas me méprendre si j’affirme que le Iphone 11 est le nouveau crucifix du XXIe siècle ! ».
Au Saint-Siège, l’atmosphère est lourde et laisse doucement place à la résignation. L’éternel Cardinal Mermillod nous fait part de ses doutes : « En plus de deux mille ans d’hégémonie, on n’a jamais vu ça ! Et c’est dire qu’il y en a eu de la concurrence déloyale ! Le judaïsme, l’islam sont autant de religions que nous avons su combattre parce que nous offrions des promotions plus intéressantes, comme le fait de pouvoir acheter son ticket au paradis, peu importe le mal qu’on eût fait ! Mais face à la consommation, la lutte est vaine ! Au mieux, tout ce qu’on peut faire c’est de proposer des réductions sur le vin à la sortie de la messe pour attirer les fidèles de la bouteille. Je ne vois vraiment pas ce qu’on peut faire d’autre… ».
Pour me préparer à ce jour saint, j’ai relu la Bible et de nombreux livres religieux qui racontent l’attitude des masses lorsqu’elles sont dévouées à un culte. Pour pallier toute éventualité de mouvement de foule, nous avons donc installé des barrières ainsi que des officiers de la BAC – Brigade Action et Consommation – à l’entrée du centre commercial. A l’intérieur, les clients étaient guidés par les publicités et des images subliminales ciblées qui les conduisaient directement aux magasins appropriés à leurs goûts !
Le gérant
En effet, immiscés dans tous les recoins de nos esprits, il n’y a jamais eu meilleures Eglises que les temples de la consommation.
La Rédaction.
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