Deux douzaines d’anciens collaborateurs du conseiller d’État sont intervenus tout à l’heure dans le cadre d’un séminaire où celui-ci était invité à exposer son point de vue sur la santé au travail – spoiler alert : inutile selon lui. La plupart se sont focalisés sur les éléments permettant d’identifier un management toxique et tous ou presque ont distillé leurs meilleurs conseils pour gérer efficacement un burnout.
Ils étaient à peu près deux douzaines, tout à l’heure, devant l’entrée du château d’Aïre. Toujours, pour la plupart, en cours de guérison, les anciens collaborateurs de Pierre Maudet se sont déplacés en nombre pour raconter leurs mésaventures, que ce soit au sein de l’ancien département dirigé par ce dernier – à savoir celui du développement économique (DDE) – ou celui dont il est actuellement à la tête – c’est-à-dire la santé et les mobilités (DSM). C’est que leur ancien patron intervenait à 18 heures dans le cadre d’un séminaire dédié à l’épineuse question de… la santé au travail, auquel il les a bien entendu conviés. « Une bonne présentation est toujours ponctuée d’exemples », a expliqué ce dernier à notre stagiaire qui s’est rendu sur les lieux du massacre de l’évènement. « Or, j’ai cru comprendre que ces dix ou vingt personnes étaient actuellement sans emploi, voilà pourquoi je les ai invitées à faire part de leur expérience sous ma direction », a poursuivi ce dernier tout en soulignant que le nombre de ses anciens collaborateurs ayant répondu à l’appel plaide pour sa gestion exemplaire des ressources humaines.
Lors de leur passage devant une assemblée aussi dégarnie que le crâne d’un homme blanc moyen de cinquante ans, seulement huit ont fondu en larmes tandis que trois se sont ôtés la vie en espérant attirer l’attention sur les méthodes managériales du gourou de Libertés et justice sociale. Le reste s’est la plupart du temps focalisé sur les éléments permettant d’identifier un management toxique. Deux intervenants se sont enfin arrêtés un peu plus longuement sur la thématique au combien importante, à l’heure où le management des organisations publiques se confond avec celui des entreprises cotées au SMI ou au CAC40, du burnout. Ces derniers ont ainsi rappelé qu’il « n’est qu’une question de temps au sein des organisations modernes, tant le travail y est absurde, les injonctions y sont contradictoires et la hiérarchie y est déconnectée de la réalité. »
« Je n’ai pratiquement rien eu à faire, ils ont parlé durant la quasi-totalité du temps qui était imparti à mon intervention ! », s’est félicité Pierre Maudet à l’issu du séminaire. « N’est-ce pas encore une fois la preuve que je suis le meilleur manager ? », a questionné ce dernier. Ou bien l’édifiante démonstration du contraire, c’est selon.
La Rédaction.
Crédit photo: Screenshot publicité Facebook (NDLR: l’algorithme nous a bien ciblé !).
