Economie

Les cadres de Crédit Suisse auront droit à un bonus pour compenser la frayeur qui leur a été causée par l’éventualité de ne pas toucher de bonus

Les anciens cadres de Crédit Suisse toucheront une prime pour compenser le tort moral qui leur avait été infligé par l’éventualité de ne pas toucher de prime. Soucieuse de sa responsabilité sociale – c’est-à-dire de ne pas engorger le système de santé avec un surplus de dépressifs et de fanatiques de l’argent en manque – la direction d’UBS a décidé de leur accorder un nouveau bonus.

Ils ont eu chaud. Au plus fort de la crise qui a conduit la deuxième banque du pays à couler et à être sauvée par sa concurrente cependant que des aides publiques d’un montant à peine imaginable pour l’entendement humain garantissaient un bon déroulement de cette phagocytose, les cadres de Crédit Suisse (CS) ont failli ne rien palper du tout. Ne toucher que dalle. Repartir les mains vides. Bredouille de leur aventure au pays de la spéculation et de la dilution des responsabilités. Si bien que la mise en danger de toute une économie – et des millions de vie qui en dépendent – n’avait jusque-là rien engendré que de l’angoisse pour ces pauvres hères inconscients. Or, « cette frayeur doit aujourd’hui être compensée ! », estime l’Association suisse des banquiers (ASB). Et de détailler : « Maintenant que le mariage entre UBS et Crédit Suisse est consommé et que la stabilité de la place financière suisse est rétablie, il faut distribuer aux anciens cadres de CS des bonus pour contrebalancer la frayeur qui leur a été causée par l’éventualité de ne pas toucher de bonus. »

L’idée n’est pas de les récompenser pour leur inconséquence, loin de là, mais de s’assurer que leur seule et unique motivation dans la vie soit satisfaite afin de ne pas créer une surcharge de dépressifs qui engorgerait le système de santé et ferait, cela étant, indéniablement exploser les primes d’assurance-maladie. « Une main lave l’autre », justifie ainsi l’ASB. « Nous concevons que cela soit difficile à imaginer pour vos petits cerveaux d’épargnants minables, mais c’est la seule et unique manière que cette presque crise financière ne débouche pas sur une crise sociale », ajoute l’association de gens qui savent mieux que le commun des mortels comment diriger une économie cependant qu’ils la conduisent au bord du gouffre environ une fois toutes les décennies.

Sur le principe, UBS est du reste on ne peut plus d’accord et devrait débloquer rapidement de l’argent pour ce faire. La seule et unique inquiétude de la direction du groupe concerne la réception de cette mesure par l’opinion publique. « Nous espérons que vous réserverez un bon accueil à notre décision », a ainsi déclaré son porte-parole. « Mais de toute façon vous n’avez pas le choix car, désormais, c’est de nous que dépend votre avenir », a néanmoins conclu ce dernier.

La Rédaction.

Crédit photo: Crédit Suisse @ Place de Bel Air @ Genève” by *_* is licensed under CC BY 2.0.

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