Economie

Les crèches devraient être tenues par des bénévoles, selon les milieux patronaux

Trop noble, la garde d’enfants ne mérite pas d’être rémunérée selon les milieux patronaux qui invitent les assistants et assistantes sociaux-éducatives à poursuivre leur formidable travail sans le salir en touchant de l’argent.

« Garder des enfants, ce n’est pas un métier mais une passion qui revient le plus souvent (coïncidence ? pas vraiment) aux femmes », peut-on lire ce matin dans un communiqué repris par la plupart des associations patronales ainsi que dans la presse spécialisée dans la diffusion de la bonne parole économique.

Face à la perspective d’une défaite dans les urnes le 9 juin prochain, les milieux patronaux ainsi que l’armada de journaux complaisants avec ces derniers – sans qui ils n’existeraient pas – font marche, toutes voiles dehors, pour inciter les imbéciles que nous sommes à reconsidérer notre opinion selon laquelle un métier difficile est un métier qui mérite salaire. Ces derniers réaffirment, cela étant, leur attachement tout particulier au métier d’assistant⸱te socio-éducative sans lequel ils ne pourraient pas se déresponsabiliser totalement de l’éducation de leur marmot pourri-gâté afin de compenser le manque de temps qu’ils ont à lui consacrer. Les mêmes d’affirmer néanmoins que la « noblesse » de cette profession « au combien valorisable et valorisante » ne saurait continuer à être « entachée, salie et pervertie » en versant de l’argent à ceux qui s’occupent de faire en sorte que fiston ne devienne pas un gros fdp* d’avocat ou de banquier comme papa ou maman – mais aussi papa ou papa ou encore maman ou maman.

« Le travail qu’ils accomplissent est formidable, il faut le souligner ! Dieu sait, par ailleurs, que je n’aurais ni le temps de jouer au golf ni le loisir de passer mes soirées à me montrer au Grand Théâtre s’il n’existait personne que je puisse sous-rémunérer afin de s’occuper de mon gosse que j’ai fait uniquement pour maintenir mon couple à flot », explique ainsi une belle personne** se souciant de la respectabilité des assistants et assistantes sociaux éducatives. « La morale exigerait toutefois qu’il soit réalisé de manière bénévole », précise-t-elle en invitant à accepter, le 9 juin prochain, une flexibilisation des conditions de travail dans le domaine de la petite enfance car c’est le plus librement possible – c’est-à-dire sans entrave d’aucune norme – que devraient se dérouler les relations de travail dans le meilleur des mondes possibles qui est actuellement le nôtre.

La Rédaction.

*Acronyme de fils de Freie Demokratische Partei. En effet, loin de nous l’idée d’insulter ces honorables professions exercées par des individus au combien respectables et probes comme Philippe Nantermod, Christian Lüscher, Charles Poncet, Jean-Luc Addor ou encore Yves Nidegger.

**Au contraire des merdes humaines qui veulent que les gens puissent vivre dignement au sein de la troisième ville la plus chère du monde.

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