Suisse

Les habitants de Brienz plutôt contents de devoir quitter ce trou à rats

Menacé par un important éboulement, le village grison de Brienz doit être évacué d’ici vendredi 18h00. Un soulagement pour la plupart de ses habitants.

Perché dans les hauteurs à plus de mille mètres d’altitude, le village de Brienz, dans les Grisons, aurait a priori tout pour plaire aux retraités ou à ceux qui trouvent que le prix du mètre carré dans le canton de Genève ne vaut pas la chandelle des économies de tout une vie pour s’offrir un misérable trois pièces au milieu du béton du PAV. À Brienz, la vie est en effet paisible mais surtout tranquille comme un long fleuve : l’été y est chaud et ensoleillé, l’automne froid et humide, l’hiver dur et neigeux et le printemps y revient inéluctablement tout comme les sourires des villageois lorsqu’une nouvelle initiative populaire xénophobe de l’UDC est consacrée par le peuple suisse. N’était l’éboulement qui menace aujourd’hui d’ensevelir l’intégralité de ce dernier, rien n’aurait ainsi su perturber la tranquillité des habitants de Brienz qui ne demandaient du reste rien de plus que… de DÉGUERPIR DE CE TROU À RATS. Eh oui, malgré le cadre cartepostalesque dont jouit le petit village non pas gaulois mais suisse, la majorité des 110 habitants qu’il comptait au dernier recensement, le 31 décembre 2008, se feraient chier comme des rats morts. Les rats morts s’amuseraient d’ailleurs plus que les Brienzois étant entendu que les premiers, au moins, n’ont pas à souffrir la rediffusion en boucle des discours de Marco Chiesa sur la seule chaîne de télévision qu’ils ont a disposition à cette altitude. 

« Quand l’état-major de conduite de la commune d’Albula dont nous faisons partie nous a annoncé que nous devions quitter le village pour vendredi, ça a été un soulagement pour moi et toute ma famille », explique ainsi une brienzoise qui en a, du reste, profité pour prendre un appartement à Coire, le chef-lieu du canton. « Certes, les gens ici arborent un sourire, mais ils sont fondamentalement mesquins et perfides ! », fustige ensuite cette dernière, détaillant qu’elle n’a jamais pu jamais sortir de chez elle, fût-ce pour se rendre à l’épicerie du bout de la rue, sans que sa voisine l’épiât ou que son voisin en train de tailler sa haie pour le trois-cent soixante cinquième jour consécutif lui adressât un « grüezi ! » donnant à notre brienzoise l’envie d’assassiner froidement toute sa famille pour la lui servir à dîner. 

Les récits abondent en ce sens du côté des déplacés, tant et si bien, même, que le canton serait en train de réfléchir pour dynamiter lui-même la falaise qui menace de s’effondrer sur Brienz. « Au final, je crois que ce serait rendre service aux villageois », commente un ministre du canton. « En plus, ce serait l’occasion de s’amuser un peu en faisant péter deux-trois explosifs qui traînent dans les dépôts de l’Armée », conclut ce dernier. 

La Rédaction. 

Crédit photo : “Chalet de montagne au printemps, alpes suisse” by Fred_78 is licensed under CC BY-SA 2.0.

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