En jeu : la restitution de l’honneur des Bréviniers qui viennent officieusement de perdre leur titre de « Sibérie de la Suisse ». Mais pas seulement…
Équipés de hallebardes au moins centenaires, de côtes de mailles et de casques tout juste sortis de chez le forgeron, les braves hommes de la Vallée de la Brévine se préparent en ce moment-même à envahir la région de Sägistalsee où se situe le lac éponyme et quelques centaines de Bernois apeurés mais affairés à organiser les défenses des villages et hameaux alentours. Au terme d’un vote plébiscité par l’ensemble des 668 âmes de la commune, les Bréviniers viennent en effet de déclarer la guerre aux habitants de la région bernoise. Motif : cette dernière serait officieusement « plus froide » que la leur, ce qui lui octroierait directement le titre jusque-là décerné à la Vallée de la Brévine de « Sibérie de la Suisse ». En prenant le contrôle des lieux, les Bréviniers espèrent ainsi récupérer ce dernier et par-là même restaurer leur honneur.
« Mais ce n’est pas seulement une question d’honneur ! », précise le Maire – qui n’est de loin pas le plus idiot – du village, « c’est aussi une question de nécessité économique ! », ajoute-t-il. En effet, bon nombre de touristes qui fréquentent les lieux sont ce qu’on appelle des « gros touristes », à savoir des gens qui, en croyant booker un vol pour Novossibirsk, réservent en réalité un vol pour l’aéroport régional des Eplatures avant de se retrouver à dormir chez l’habitant en Sibérie… Oui, mais en Sibérie de la Suisse. Ainsi est-il absolument inenvisageable pour l’édile d’abandonner à des Bernois la manne financière considérable de ce tourisme involontaire, lequel représente environ 87% des revenus annuels de la commune, 97% sa propre rémunération et 100% des pots-de-vin qui lui sont versés chaque année par des représentants de puissances étrangères.
L’invasion a du reste d’ores et déjà reçu le soutien de Vladimir Poutine qui, s’il le peut, a-t-il déclaré ce matin, enverra des recrues désignées volontaires et du matériel militaire pour soutenir l’effort de guerre neuchâtelois contre ces « nazis de Bernois qui font que piquer les records des autres. »
La Rédaction.
