Politique

Les jeunes PLR lancent une initiative pour obliger les Suisses à travailler jusqu’à la veille de leur décès

Constatant que leur initiative pour une prévoyance retraite sûre et pérenne en augmentant l’âge de départ à la retraite (sic) a du plomb dans l’aile, celles et ceux qui ne connaîtront jamais de travail pénible – autrement dit les jeunes PLR – persistent et signent : dès le 3 mars prochain ces derniers entameront une nouvelle récolte de signatures… Pour obliger les Suisses à travailler jusqu’à la veille de leur décès cette fois-ci. 

« Je pense que notre histoire d’indexer l’âge de la retraite à l’espérance de vie a été mal comprise et qu’il nous faut, cela étant, recommencer avec quelque chose de plus simple ! » C’est en ces mots que le président des jeunes libéraux-radicaux suisses, Matthias Müller, a entamé ce matin sa conférence de presse destinée, un peu moins de trois semaines avant les résultats du scrutin, à acter de l’insuccès populaire de son initiative « Pour une prévoyance retraite sûre et pérenne », laquelle demande au peuple suisse de se prononcer sur une augmentation de l’âge du départ à la retraite à 66 ans ainsi que sur l’indexation de ce dernier à leur espérance de vie. « Je ne dirais toutefois pas que c’est un échec : notre texte n’a simplement pas eu l’engouement désiré », ajoutait alors le zurichois avant de préciser : « On ignore encore pourquoi mais les experts d’Avenir Suisse sont sur le coup ! D’ici une semaine, ces derniers devraient ainsi pouvoir dire que les Suisses sont en proie à une crise existentielle d’oblomovisme et qu’ils devraient par conséquent travailler plus car, comme on le sait pertinemment depuis Henri Salvador, le travail c’est la santé ! »

Loin, cependant, de Matthias Müller et de son parti de jeunes gens privilégiés – qui devraient vraiment réaliser une activité autrement plus épuisante que de se caresser sur les livres de Milton Friedman – de démordre de l’idée selon laquelle personne ne souhaite se tuer à la tâche. Pour lui s’agirait-il même du contraire. Paraphrasant ainsi l’ancienne ministre française de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, pour laquelle l’usine est l’un des derniers endroits où, au XXIe siècle, l’on trouve encore de la magie, Matthias Müller a ainsi assuré que les Suisses ne demandent qu’à fournir des efforts supplémentaires pour permettre à un petit nombre de privilégiés à leur pays de connaître la prospérité. « Voilà pourquoi notre nouveau texte portera sur l’indexation de l’âge de la retraite à la veille de votre mort », a poursuivi Matthias Müller sous les applaudissements d’une foule de nantis engoncés dans des costumes trois pièces ou des tailleurs tous de plus mauvais goût les uns que les autres.

Selon Mathias Müller – lequel devrait décidemment se mettre au Scrabble ou à la pétanque – l’intelligence artificielle devrait en effet bientôt pouvoir calculer à l’heure près la date du décès de votre daronne, de votre vieux ainsi que la vôtre. Une journée suffirait alors pour adresser vos adieux à tous vos proches qui sont de toute façon très peu nombreux, étant entendu le temps que vous passez à votre travail nul, inutile mais surtout sous-payé. Cette journée suffirait également largement à régler toutes vos affaires.  Bref, « c’est une aubaine qu’il faut saisir ! Vive le travail, qui rend libre ! », s’est finalement écrié le président de tous les jeunes au compte en banque bien garni, non sans laisser derrière lui un relent de vieux cuir Hugo Boss et quelques bruits de bottes qu’on espère venir de Chine plutôt que d’Allemagne. 

La Rédaction.  

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*