Dans une lettre envoyée lundi dernier aux médias, plusieurs dizaines de millionnaires et des milliardaires demandent à augmenter volontairement leur taux d’imposition. En contrepartie, ces derniers souhaitent que nous renoncions, comme le veut l’adage, à les manger.
Non, ce n’est pas un effet secondaire du vaccin de la covid-19 : les riches demandent à être plus taxés. Quatre-vingt-trois d’entre eux en tout cas qui, dans une lettre adressée lundi à de nombreux médias, ont – contre toute attente – appelé leurs gouvernements respectifs à augmenter durablement leur taux d’imposition. Demande qui a étonné plus d’un quidam et en a fait défaillir tout autant tant il est vrai que les riches sont à leurs sous ce que les mains d’un frotteur sont aux fesses des jeunes femmes dans le tram : proches.
En contrepartie, les riches demandent cependant aux pauvres et aux indigents de tous les pays – unissez-vous ! – de cesser de vouloir les manger : « Dans les manifs, je lis de plus en plus de pancartes qui appellent à nous dévorer », s’étonne Abigail Disney, fille cachée du Walt éponyme issue d’un coït hors mariage avec Minnie. « Je ne trouve pas ça très sympa, d’autant que je donne beaucoup à des œuvres caritatives et que je prie pour eux », dit-elle.
Il faut dire que tous les êtres humains normalement constitués – c’est-à-dire ceux qui ne sont pas totalement abrutis par les tweets de Jean-Michel Entrepreneur ou de Philippe Nantermod, que l’on soupçonne d’ailleurs d’être derrière le compte de Jean-Michel Entrepreneur – nourrissent en effet le rêve de dévorer les riches puis, leurs empires demeurant à l’abandon, de partager ces derniers selon une règle de répartition qui reste encore à inventer et qui n’est pas – on vous voit venir les fanzouzes de Philippe – le stalinisme. Permettez donc de soupçonner derrière ce geste de la crainte plutôt qu’un réel élan de générosité. Nous ne sommes, ici à la Biturne de Genève, d’ailleurs pas les seuls à douter : « Je ne pense pas que Patrick Drahi fasse partie de la liste », commente ainsi, sceptique, un taxateur de l’administration fiscale genevoise. « J’irai cependant vérifier. On ne sait jamais : parfois même les pires judas trouvent leur chemin de Damas ! », ajoute ce dernier.
Toujours est-il que quelques riches – quand bien même il ne s’agirait, d’ailleurs, que d’une petite minorité d’entre eux – ont bel et bien demandé d’augmenter leurs impôts, et ça, ça n’arrive pas tous les jours… Voire jamais. Merci donc à ceux-ci ! Pour les autres, une cuisson aussi lente que celle à laquelle vous obligez notre planète devrait vous convenir.
La Rédaction.