La première formation politique du pays recommande désormais à ses membres les plus violents, c’est-à-dire à peu près à tous ses membres, de faire preuve d’un peu de retenue en matière de baston. Si l’un d’entre eux ne devait cependant pas avoir d’autre choix que de frapper un opposant politique ou un intru, elle leur conseille néanmoins de ce faire à l’aide d’une arme non létale.
« Si vous le pouvez, ne les tuez point. Pour cela, favorisez les armes non létales ou utilisez simplement vos poings », explique le mail envoyé hier à l’ensemble des membres de l’UDC Suisse suite aux nouvelles révélations de nos confrères du Blick concernant le président de la section genevoise du parti, Lionel Dugerdil.
Il y a quatre ans, tandis que le covid battait son plein et que Chloé Frammery révélait au monde entier que des petits hommes verts miniaturisés par une machine alien nous étaient injectés à chaque dose de vaccin, le vigneron et membre du parti agrarien démontait en effet littéralement la gueule de l’un de ses voisins alors en train de promener son chien Médor au milieu de ses vignes. Si l’affaire n’avait jadis pas fait grand bruit puisque l’actuel politicien UDC ne briguait alors aucun poste de pouvoir et, à dire vrai, n’était même pas encore membre de ce parti xénophobe mais pas raciste, celle-ci inaugurait cependant – à notre connaissance, laquelle n’est pas très fiable – les démêlés de Liolio avec la justice. Douze procès et seize condamnations plus tard – là aussi nos chiffres sont aussi incertains que le bien-être d’un travailleur sous les ordres de Pierre Maudet – voilà que Lionel Dugerdil écope de cinquante jours-amendes de trente francs chacun. Avec sursis…
« Voilà, il n’y avait donc pas de quoi fouetter un chat ! », a, à cet égard, exulté le condamné au moment du verdict. Quand bien même l’UDC adhérait alors immédiatement à cette déclaration en saluant l’impartialité du juge ainsi que l’excellent travail du baveux de Lionel Dugerdil, le parti distillait néanmoins quelques recommandations à l’endroit de ses membres, juste au cas où. Dans le mail susmentionné, le parti agrarien leur demande ainsi de se tenir encore quelques années à carreau, le temps que la Suisse se radicalise encore un peu et que, cela étant, l’UDC bénéficie d’une majorité de sièges au Conseil national. « Nous comprenons votre haine vis-à-vis de ceux qui ne sont pas d’accord avec nous mais nous ne sommes pas encore, du haut de nos trente pourcents, en majorité dans ce pays ! Calmez donc un peu vos ardeurs et ne frappez d’autres individus, vos opposants politiques ou les intrus qu’à l’aide d’armes non létales ! », peut-on ainsi lire dans le message électronique, entre autres conseils pour bien « réalisez une balayette laser sur gauchiste » ou « torturer gentiment un intrus avant l’arrivée de la police. »
En somme, l’UDC espère ainsi contenir l’enthousiasme et le bruit des bottes de ses membres durant quelques années encore, avant de conquérir définitivement le pouvoir par les urnes et, à l’instar de certaines formations politiques d’autrefois éminemment comparables au parti agrarien, ne plus jamais le rendre. Au train où vont les choses, nous ne voyons pas, ici, à la Rédaction, ce qui pourrait entraver le bon déroulement de ce plan.
La Rédaction.
Crédit photo : Screenshot Blick -https://www.blick.ch/fr/news/suisse/nouvelle-affaire-embarrassante-le-president-de-ludc-geneve-a-cogne-un-homme-avec-une-fourche-jusquau-sang-id19325027.html
