Société

L’UDC va-t-en-guerre totale contre l’écriture inclusive, Berset fait sa mue féministe (!) et la prise en charge des soins selon Philippe Nantermod – Le monde part en biturne (revue de presse #10)

En 2023, nous avons décidé de compiler chaque semaine un florilège non exhaustif mais parfaitement représentatif du monde qui part en biturne… Pour vous, cette semaine, l’UDC va-t-en-guerre totale contre l’écriture inclusive, Berset fait sa mue féministe (!) et Philippe Nantermod nous donne sa vision d’une prise en charge idéale des soins.

Lundi : L’UDC veut une loi pour bannir l’écriture inclusive partout où il le peut (20 Minutes)
Tous·te·xs les rédacteur·trice·x·s de la Biturne souhaitent débuter cette revue de la semaine en disant leur soutien à l’UDC dans sa lutte contre ce terrible danger que représente le point médian. Notre pays, berceau du dialecte haut-valaisan, ne saurait tolérer pareille félonie contraire au principe fondateur de notre civilisation : l’esthétique de la langue. D’ailleurs, le goût de l’art et du beau a toujours été une priorité à droite de notre échiquier politique, il suffit de poser une seule seconde ses yeux sur une affiche des Jeunes UDC pour s’en convaincre. Nous saluons donc le sens des priorités politiques de l’UDC, qui considère – certainement à raison – que l’écriture inclusive est une menace plus importante que le changement climatique ; autrement dit qu’il vaut mieux lutter contre le point médian que contre le point de rupture ! D’autant que, paraît-il, l’écriture inclusive provoque des hémorragies cérébrales dans 87% des cas lorsqu’elle est mise sous les yeux d’un mâle hétérosexuel au QI inférieur à 25. Et ça, faut le savoir hein, faites vos propres recherches. ABE.

Mardi : Berset salue le rôle des femmes pour la paix au Conseil de sécurité (Radio Lac)
Phare de la pensée complexe contemporaine, pilote chevronné et source historique d’inspiration des problèmes de baignoires qui fuient, Alain Berset nous a encore gâté à l’occasion de la Journée des luttes féministes. En véritable « féministre », ce dernier a pris la parole à l’ONU pour rappeler à quel point les femmes étaient des créatures pures, incarnant naturellement la paix et la bonté, qu’il est important de protéger avec nos bras virils et musclés afin qu’elles puissent répandre la bonne parole. Ainsi quand Margareth Thatcher laissait crever de faim le prolétariat, c’était pour lui faire prendre conscience des bienfaits du jeûne intermittent et des bains d’eau froide ; quand Karin Keller-Sutter refusait d’accueillir des réfugiées afghanes en Suisse, c’était en réalité pour les pousser à d’avantage d’empowerment féministe, pour réformer leur pays  – certainement grâce à des Reels insta et des TikToks. Par ailleurs, si Hillary Clinton avait été présidente des Etats-Unis, il est communément admis qu’elle aurait fait cesser toute guerres sur le globe ; tandis que lorsqu’Emmanuel Macron aura fait élire Marine Le Pen présidente en France, cette dernière mettra en place une « 6ème République d’Intégrité et de Paix (RIP) ». À préciser toutefois que, dans un communiqué transmis à la Biturne, son service de communication a précisé qu’Alain Berset parlait « de toutes les femmes à l’exception de son ex-maîtresse ».

Mercredi : Pourquoi Dupond-Moretti ne risque pas grand-chose après ses bras d’honneur à l’Assemblée (TF1)
« Ça ne serait pas le cas si la France était une véritable démocratie »… Seront tentées de répondre les mauvaises langues et autres empêcheurs de droitiser en rond. Une affirmation vis-à-vis de laquelle il convient de s’inscrire en faux. En réalité, si l’avocat-star de la pègre macroniste ne risque rien, c’est bel et bien grâce à son insoutenable charisme – et aussi, il faut bien l’admettre, sa largeur d’épaule ; son antagoniste du jour ayant davantage un physique à cogner femme et enfants dans une villa de Cologny qu’un pugnace adversaire dans un octogone sans règles. Cela étant dit, il faut bien l’admettre, ledit bras ne fait pas honneur à la légende. D’après les images, le geste relevait plus d’un timide sursaut de collégien frustré lancé dans le dos d’une professeure de latin que d’un viril acte de défi lancé à un rival ouvertement méprisable. Finalement, ce ministre n’a de Corse que le nom. Déception.

Jeudi : Philippe Nantermod: « Un coupe-file à 800 francs à l’hôpital? Je ne vois pas le problème ! » (Blick)
« Une clinique privée soigne plus rapidement les patientes et patients qui paient un supplément de 800 francs. Illégal, selon l’OFSP. La gauche s’étrangle. Vice-président du PLR, Philippe Nantermod verrait, lui, d’un bon œil une offre similaire dans les hôpitaux publics. » Pour l’instant rien de nouveau sous le soleil, Mireille; calme plat sous les tropiques, Porc-épic ; pas une once de surprise, Cerise : Philippe Nantermod est bien le chantre du libéralisme à l’européenne tel que décrit en page dix de l’essai Médiocratie du philosophe Alain Deneault. Libéralisme qui, en deux mot paraphrasés dudit bouquin, consiste à pérorer sur les vertus de la liberté, dans un souci d’idéalité qui fait l’impasse sur les enjeux pratiques de l’époque. Tout à fait Philippe ça : pérorer sur les vertus incitatives et concurrentielles d’un système de santé à trois vitesses en ignorant que la plupart des Suisses ont déjà toutes les peines du monde à enfiler la première. Heureusement que le PLR Valois (sic !) n’a pas l’audace de se prévaloir du « sens des réalités » comme son homologue genevois actuellement en pleine campagne politique et marketing pour faire croire à la classe moyenne qu’il représente – aussi un peu – ses intérêts.

Vendredi : Affaire Pierre Palmade : Muriel Robin sort du silence et dénonce la Une de “Paris Match” (RTL)
Après une semaine riche en actualité naturellement parodique, il semblait pertinent d’achever cette revue avec une bonne dose de vide. Ainsi, dans la suite de la folle histoire du Palmade-show, Paris Match s’est payé le luxe jeudi de publier, en primeur, l’analyse des réactions de Muriel Robin, qui n’avait pas réagi, sans avoir eu contact avec Muriel Robin. Une masterclass de ce qu’on appelle d’ores et déjà le média-mentalisme. Alors autant être honnêtes, nous n’avons pas lu ce décryptage fictif du nouveau jouet rédactionnel de Bolloré. Mais on imagine que Muriel Robin y déclare que s’il y avait moins de migrants en France, Pierre Palmade aurait certainement roulé moins vite ; et que si les valeurs chrétiennes ne s’étaient pas perdues, il n’aurait pas pris de cocaïne. Quoi qu’il en soit, Muriel a donc été contrainte de prendre la parole pour couper le robinet. Et du côté de la science, il reste désormais à déterminer si la proportion de la population française qui en a quelque chose à foutre de l’avis de Muriel Robin atteint quelque chose comme le score du Parti socialiste français à l’élection présidentielle, ou si elle reste collée au zéro absolu…

La Rédaction.

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