Environ 50% de la flotte aurait d’ores et déjà disparu, emportée par les frontaliers ou par les flots tumultueux de la rivière.
Mardi, c’est avec le sourire que Serge Dal Busco, connu pour son légendaire coup de pédale au guidon de son stromer, inaugurait le premier réseau de bicyclettes en libre service de la cité de Calvin. Il déclarait alors en grande pompe taille 45 que la mobilité douce était le présent et l’avenir de la république et canton de Genève. Il mettait cependant en garde les cyclo-terroristes qui seraient arrêtés, jugés pour crime contre l’humanité et pendus séance tenante à la poutre de la l’hôtel de ville.
Mercredi matin, les vélos étonnaient les passants, lesquels n’avaient, selon leurs propres dires, “jamais vu rien de tel” ni “croisé aucun engin de ce genre dans les rues de Genève”. L’un d’entre eux finissait même pas courir après notre reporter, l’accusant de lui débiter des insultes homophobes – voir l’encadré. Il ressort de notre micro-trottoir que les Genevois n’ont, pour la plupart, jamais croisé une bicyclette de leur vie. Les seuls, peut-être, qui évoquent alors avec nostalgie ce moyen de locomotion sont les personnes âgées ayant été facteur.trices dans leurs jeunes années. En effet, la poste suisse utilisait alors la force brute de ses collaborateurs afin d’exploiter la plue-value de ces derniers – approfondissement : voir Karl Marx.
Un vélo ? C’est quoi ?… Ah non, connais pas. Il faudrait actionner deux manivelles qu’on appelle “pédales” ? Non mais attend ? Garde tes insultes homophobes pour toi !
(Un quidam interrogé dans la rue qui a finit par nous courser)
Or, mercredi après-midi, le sourire narquois de Serge Dal Busco se tarissait et celui-ci entonnait un chant à la gloire du… Non en fait il ne chantait rien du tout puisque près de 50% de sa flotte de deux-roues avait disparu. Pour ce qu’on suppose, les vélos ont probablement été emportés par des frontaliers et déjà été embarqués sur des ferries à destination du bled.
L’hypothèse privilégiée demeure cependant celle des bicyclettes jetées par-dessus bord, tout comme un mauvais forban le serait de son navire. Ils rejoignent ainsi, avec les seringues et les cannettes de bière Prix Grantie, les silures des fonds vaseux de notre belle rivière.
La Rédaction.