Genève

Porter le nom « Bachmann » ou « Fontanet » augmenterait de 53’782% les chances d’obtenir un poste de cadre à l’État de Genève

Dans la vie, mieux vaut faire un bon mariage que de longues études. Telle est la leçon à tirer de la récente nomination d’Alain Bachmann, père de la conseillère d’État Delphine Bachmann, à la tête de l’Office cantonal des systèmes d’information et du numérique de l’État de Genève.

Oubliez les longues études, le travail acharné et les heures à trimer dans l’espoir de récolter les fruits de votre dévouement. Oubliez, en un mot, la méritocratie. Car ce qui compte le plus en ce bas-monde et que nous décrivait déjà Beaumarchais dans celui de Figaro, c’est de faire au beau mariage. Plus précisément un mariage avec un membre des familles Bachmann ou Fontanet voire des deux à quelques années d’intervalle. Pourquoi donc ? Eh bien tout simplement parce que cela permet d’augmenter de 53’782% ses chances d’accéder à un poste rémunéré au moins 12’000 francs par mois au sein de l’État de Genève, ont récemment révélé des chercheurs dans la revue Nature. Or, comme le hasard fait bien les choses, la nomination du père de Delphine Bachmann, Alain de son petit nom, à la tête de l’Office cantonal des systèmes d’information et du numérique (OCSIN) intervient quelques jours après la publication de ce résultat pour le moins surprenant eu égard à ce proverbe japonais selon lequel réussir sans travailler dur est aussi peu probable que de récolter là où l’on n’a pas semé.

Un choix du reste d’emblée questionné par nos confrères et camarades de la chaîne de télévision privée Léman Bleu qu’on ne peut pourtant pas accuser d’accointances avec ces jaloux de crypto-gauchistes qui, c’est bien connu, haïssent la réussite et le succès. Le haut-fonctionnaire nouvellement nommé aurait en effet un lien hiérarchique direct avec sa fille et… Sa belle-sœur Nathalie Fontanet. Si d’aucuns n’hésitent alors pas à parler de conflit d’intérêt, de népotisme voire carrément de mafia, les chercheurs sont cependant plus mesurés : « La loi ne prévoit pas d’incompatibilité », affirment ainsi ces derniers. « Toutefois, la loi ne prévoit pas non plus qu’on ne nomme pas son hamster Jean-Augustin ou son chat Croquette à un poste à responsabilité et, pourtant, personne n’envisage et n’envisagera jamais de ce faire ; enfin, personne sauf peut-être Pierre Maudet une fois qu’il aura fait fuir l’ensemble des individus intéressés par un poste au sein de son département », relativisent-ils.

Ce que nous apprend, en somme, cette histoire c’est qu’un bon patronyme vaut mieux qu’une longue peine sur les bancs de l’Université de Genève ou de toute autre institution délivrant une formation certifiante. Cela étant, la seule incertitude qui subsiste est la suivante : l’obtention d’un emploi suffisamment rémunéré pour ne pas intégrer le club de la famille sur deux qui peine à joindre les deux bouts constitue-t-elle un motif légitime pour déposer une requête de changement de nom auprès de l’Office cantonal de la population et des migrations ?

La Rédaction.

Crédit photo: “Département de l’économie et de l’emploi. Etat de Genève” by LaMèreVeille is licensed under CC BY-SA 4.0.

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