Genève

Pour Anne Hiltpold, le seul culte qui a sa place à l’école est celui du marché

L’école ne doit pas être politique et le militantisme n’y a pas sa place. Tels sont les propos récemment tenus par la capi-cheffe du département de l’instruction publique du canton de Genève. En effet, selon elle, le seul culte qui a sa place à l’école est celui du marché.

L’école ne doit pas être politique. Voilà un point de vue politique qui mérite qu’on s’y intéresse tant les bancs inconfortables de l’instruction publique sont parfois les seuls sur lesquelles s’assoient nos chères têtes blondes avant de rentrer chez elles et d’écouter papa, maman et parfois même pépé déblatérer ineptie après ineptie qu’il ou elle l’aura dans lue un édito de Laure Lugon ou dans n’importe quelle chronique d’opinion publiée dans le Temps mais sans responsabilité – aucune – dudit journal vis-à-vis des propos tenus par ces hères qui sont à la méthode scientifique – autrement dit au consensus intersubjectif s’agissant d’un sujet ou d’un autre – ce que le Paris Saint-Germain fut mardi soir à la victoire en demi-finales de Champions League.

Et en effet, selon Anne Hiltpold, l’école n’est pas un lieu où doivent être nourries des passions militantes. « Il serait tout bonnement inadmissible, par exemple, qu’on y apprenne que l’ascendant actuel des idées néolibérales doit davantage à la médiocre situation économique des années 1970 qu’à leur propre brio conceptuel* » Et pour cause : « Si ce point de vue pouvait être discuté et potentiellement remis en cause, nos enfants n’apprendraient pas à vénérer correctement le marché », explique la conseillère d’État.

Deux ans après le début de son investiture, Anne Hiltpold prévoit ainsi de lancer une grande campagne d’apolitisation de l’instruction publique. À cet égard, des cours d’introduction à l’économie orthodoxe et des lectures de rapports neutres, pragmatiques et rationnels d’Économiesuisse, d’Avenir Suisse et de l’Institut libéral – entre autres – devraient être inscrits au programme dès la prochaine rentrée de septembre. Pour les secondes, elles devraient même progressivement remplacer l’étude du français, au demeurant « inutile et ne permettant pas de s’insérer directement sur le marché du travail, comme le montre le parcours pro’ des personnes ayant obtenu un diplôme en lettres », justifie la magistrate libérale-radicale. « Le marché a toujours raison. », conclut-elle. Tôt ou tard, il était donc indéniable qu’il devienne le socle de l’école qui, après tout, ne nourrit pas d’autre ambition que de transmettre la vérité.

La Rédaction.

*Pour la citation exacte : « Milton Friedman sera l’un des premiers à admettre que l’ascendant des idées qu’il défend doit davantage à la médiocre situation économique qu’à leur propre brio conceptuel » (Halimi, Le Grand bond en arrière, 2014 : p.209).

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