Suisse

Primes d’assurance maladie – une hausse justifiée par le besoin d’acheter des jet-skis de qualité

« Non mais oh ! On va quand même pas renoncer à notre niveau de vie pour les maladies vénériennes des jeunes et les cancers de la prostate de ces vieillards séniles », déclarait sous anonymat le directeur d’une grande caisse maladie privée.

Une villa à St-Barth ; trois yachts, le premier au large de Cinq-Terres, le deuxième à San Remo et le dernier aux abords de Capri ; cinq épouses ou ex-femmes auxquelles il faut payer la pension alimentaire ; des chiards à tire-larigot ; deux propriétés dans des paradis fiscaux suisses allemands ; des multitudes de crédits à honorer de même que de gigantesques soirées à organiser, le quotidien d’un directeur de caisse d’assurance maladie n’est de loin pas le même que le vôtre, qui, d’ailleurs, n’est pas sans rappeler celui des soviets lorsqu’ils faisaient, de longues heures durant, la queue devant des magasins d’alimentation pour espérer y dégoter un quignon de pain ; à cette différence près que vous faites la queue devant la patinoire des Vernets. 

Ce qui vous différencie de ces personnes, ce n’est pas le nombre d’heures que vous possédez dans la journée. La vôtre, tout comme la leur, possède 24 heures dont environ 5 à 8 passées à dormir pour vous préparer à la suivante. Ce qui vous différencie de ces personnes, c’est votre envie respective d’acquérir le nouveau jet-ski Kawasaki STX 160LX. Vous êtes pauvres donc vous n’avez pas envie de jet-ski ; et c’est parce que vous n’avez pas envie de jet-ski que vous n’êtes pas riche. Motivés, vous aussi vous vous sortiriez les pouces du cul, à moins que… 

Philibert, CEO directeur-président-général et aussi Chief Happiness Officer au sein d’une grande caisse maladie, de s’exprimer : « Cette année, l’augmentation est nécessaire plus que jamais ! Sinon, comment pourrions-nous honorer nos engagements et, au surplus, acquérir des jet-skis de qualité ? On n’achète pas chinois, nous, vous comprenez, lorsqu’on se pavane devant l’un l’autre, il faut montrer qu’on ne compte pas nos deniers. En ce sens, nous avons besoin de vous ! Nous lançons d’ailleurs une cagnotte Leetchi pour rentrer dans nos frais ! N’hésitez pas à contribuer si vous souhaitez que vos dirigeants vous représentent correctement à l’étranger en faisant croire que tout le monde est riche dans ce pays ». 

On vous laisse apprécier la précarité de nos dirigeants de caisses maladies :

Source : https://www.lematin.ch/story/ces-gros-salaires-sans-surveillance-582561521294

En somme, l’augmentation des primes se justifie amplement, car on ne peut pas permettre le nivellement par le bas. Comme chacun sait, la réussite se mesure à l’aune du nombre de jet-skis et le bas-peuple ne saurait en jouir comme les principaux caporaux des caisses maladies helvétiques. Trop vulgaire, pas assez fine, trop grossière est la plèbe. En attendant, serrez les dents et payez vos primes pour que d’autres puissent profiter des infinis plaisirs d’un luxe étranger à votre imagination de gagne-petit. 

La Rédaction. 

Illustration: « Jet Ski ‘Vincent' » by Corentin Foucaut is licensed under CC BY-NC-ND 2.0

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