A Lausanne, les annonces du métro M2 sont perturbées depuis plusieurs semaines par des bruits criards en l’honneur de la radiodiffusion. Alors que la population n’en peut plus, les responsables viennent de sortir du bois : Renovate Switzerland a revendiqué une action censée « montrer aux gens que d’habitude, le métro, bah c’est pas si mal ».
C’est un fléau qui dure depuis plusieurs semaines et qui sème le trouble dans la paisible bourgade lacustre vaudoise. Avant chaque arrêt de la ligne M2, des annonces cryptiques rappellent que la radio romande est presque aussi vieille que les idées politiques du PLR.
Or, selon un sondage réalisé par notre stagiaire dans le métro, environ 90% de la population lausannoise se dit « largement préoccupée » par cette arrivée subite d’un nouveau stimulus cognitif dans un lieu où, d’ordinaire, il n’y en a pas de réfléchir. Rappelons également que Lausanne compte près de 2% de sourds et 7% de personnes âgées malentendantes dont l’ouï leur permet d’échapper à cette horreur, ce qui n’est pas sans provoquer de la jalousie.
Rasoir d’Ockham : on aurait pu croire que la campagne publicitaire fût une « fausse bonne idée » de la SSR. Il n’en est cependant rien. Selon une lettre de revendication bourrée d’anthrax qui a causé la mort d’un stagiaire – paix à son âme – reçue ce matin à la Rédaction de la Biturne, le groupe terroriste écolo-léniniste Renovate Switzerland, déjà à l’origine de nombreuses perturbations, serait à l’origine de ce drame auditif.
À les croire, ces dangereux militant·e·s auraient subtilement infiltré le service marketing de la SSR pour pousser à ladite campagne publicitaire et ainsi semer trouble et terreur chez les usagers du M2. Leur but : faire prendre conscience aux usagers que, en temps normal, il n’est pas si horrible de prendre le métro. En tout cas moins que de prendre la voiture ce matin sur la E23. « On voulait faire comprendre à tous ces gens que ça pourrait vraiment être pire », indique le communiqué.
L’action présente tout de même le désavantage stratégique de ne toucher que les personnes qui prennent déjà le métro. Interrogé concernant ce paradoxe, les climactivistes bottent en touche : « C’est vrai, mais bon, déjà qu’on milite pour la rénovation des bâtiments en bloquant des routes et des ponts… Si nos actions devaient être raccord avec nos revendications, il aurait fallu commencer dès le début ! », explique une porte-parole. « L’avantage maintenant, c’est qu’on peut faire un peu ce qu’on veut sans trop réfléchir. Dans le militantisme, c’est un vrai luxe ! »
La Rédaction.
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