Le New York Times désigne officiellement le fait de se mettre dans un bourbier en prenant le parti d’un gros dégeu’ comme le « geste le plus désintéressé de l’année ». Acheter un immonde calendrier des scouts à un gosse venu sonner à son domicile arrive en seconde position.
Faut-il séparer l’homme de l’artiste ? Telle n’est pas – et ne sera jamais – la question quand une star du cinéma est accusée par un nombre relativement conséquent de personnes de viols, d’agressions sexuelles et de harcèlement et que des vidéos authentifiées par des huissiers circulent qui démontrent que ce Monsieur, si l’on en doutait encore, est à l’élégance ce qu’un étron de lendemain de Réveillon est à la propreté. Cela étant était-il « parfaitement inutile, pour celles et ceux qui l’ont fait, d’apposer leur griffe au bas d’une lettre visant à réaffirmer la grandeur dudit homme, au demeurant très bon acteur, puisque ce n’est pas la question qui d’ailleurs est la suivante : Gérard Depardieu est-il coupable des chefs d’accusations portés à son encontre ? », comme le souligne aujourd’hui le New York Time Magazine, dans son dernier numéro de l’année 2023.
Intitulé : « People who have the unfortunate tendency to get themselves into bourbiers they didn’t need to get themselves into » et, dans sa traduction française : « Était-il vraiment utile de se fourrer dans un pareil pétrin pour un type aussi vulgaire et, qui plus est, sur la toute fin de sa carrière ? », ce numéro spécial, tout entier consacré à celles et ceux qui auraient mieux fait de tourner leur langue sept fois dans leur bouche avant de l’ouvrir ou de se retrouver à court d’encre au moment de parapher avec dilettantisme une lettre de soutien à Gérard Depardieu, rassemble les propos de nombreux acteurs français, lesquels, il faut bien le dire, sont de loin les plus grands spécialistes que la Terre ait connu quand il s’agit de se s’enfoncer soi-même dans une merde noire. « C’est vrai que c’était inutile et que j’aurais mieux faire de ne pas signer cette tribune quand on me l’a proposé », y révèle ainsi Gérard Darmon. « Chier, c’était vraiment pas malin de ma part ! », explique pour sa part Benoît Poelvoorde tandis que Carla Bruni se défend d’avoir voulu « faire plaisir » à son petit Nico, lequel ne sourit désormais plus qu’une fois par mois, généralement lorsque François Hollande intervient – et, par conséquent, se ridiculise – dans les médias hexagonaux.
À sa toute fin, le New York Times Magazine désigne ainsi le fait de se mettre dans un bourbier pour défendre un gros dégueu’ comme le « geste le plus désintéressé de l’année », avant même celui qui consiste à donner quelques vingt balles à ce gosse insupportable qui, chaque 1e décembre que Dieu fait, s’en vient sonner à votre porte pour vous refourguer son calendrier des scouts dont les photos seront, une fois encore, floues étant entendu qu’elles auront été prises avec une partie du corps que les règles élémentaires de bienséance – dont ne semble du reste pas avoir été mis au courant Gérard Depardieu – nous empêchent de nommer. Bref, c’était très sympa et surtout très, solidarité de classe, de votre part, les Nathalie Baye et compagnie, hein, de soutenir votre poto, ce bon vieux Gégé. Mais franchement, c’était un peu con.
La Rédaction,
Crédit photo : Screenshot Youtube – https://www.youtube.com/watch?v=nUuFKtl9ajk
