Suisse

Si l’Office fédéral de la statistique ne s’était pas trompé depuis le début, la Suisse serait une République socialiste helvétique

Créée en 1860 par l’un des membres du premier Conseil fédéral, Stefano Franscini, l’Office fédéral de la Statistique a, depuis lors, eu maintes occasions de se tromper dans l’addition et la distribution des sièges aux élections fédérales. Bilan : selon nos calculs, si les suffrages avaient été comptés correctement depuis le début, la Suisse serait un République socialiste helvétique et donc un havre de paix et de prospérité autrement plus sympatoche que celui qui laisse actuellement crever des gens la gueule ouverte sur les parvis de nos grandes villes. 

Arrêtez tout car, en l’état, la Suisse n’est qu’une vaste supercherie. En même temps faudrait-il avoir perdu la boule pour croire une seule seconde que nos concitoyens – intelligents, braves et fiers – aient pu porter des personnages comme Yves Nidegger (UDC/GE), Michaël Buffat (UDC/VD) ou bien Philippe Nantermod (PLR/VS) – et nous en passons – au pinacle de la politique fédérale. Et en effet, selon notre stagiaire, lequel s’est procuré l’ensemble des données des élections fédérales depuis que l’Office idoine de la statistique (OFS) s’occupe d’additionner et de distribuer les suffrages, la répartition des sièges a toujours été tronquée en faveur des partis bourgeois. « C’est que nous avons toujours su que les gens de gauche étaient des perdants », explique à cet égard le porte-parole de l’OFS. Cela étant, « indépendamment des votes réellement exprimés, nous avons toujours procédé à la répartition qui nous paraissait la mieux à même de refléter un principe fondateur de ce pays, à savoir l’immobilisme », ajoute ce dernier. 

Ainsi, à en croire les vrais résultats des élections fédérales – en tout cas tels que revus par notre stagiaire, en qui nous avons une confiance aussi aveugle que Gilbert Montagné – si les suffrages avaient toujours été comptés honnêtement, la Suisse aurait aussi certainement basculé à gauche que les membres de l’UDC ne sont pas racistes mais xénophobes. Ne fut, d’ailleurs, l’interdiction du parti communiste entre 1940 et 1945, la Suisse serait, au pire, devenue un État social fort tel que le Danemark ou la Suède, au mieux, une République socialiste dans une premier temps soviétique – car satellisée à l’URSS – puis, dans un second, après la chute du bloc de l’est, helvétique.

Cela étant, la Suisse serait autrement plus prospère qu’elle ne l’est aujourd’hui : tous ses habitants jouiraient en outre d’un revenu suffisant pour vivre dignement et librement ; Crédit Suisse existerait toujours et reverserait l’ensemble de ses bénéfices à la société, finançant notamment les retraites et le système de santé. Il va également de soi que les spéculateurs immobiliers ainsi que les grands propriétaires fonciers n’existeraient pas ; que la simple évocation des mots « caisses-maladie privées » susciterait les rires et que notre actuel ministre des affaires étrangères, Ignazio Cassis, aurait suivi un cursus scolaire qui lui eut permis de se servir de son cerveau. 

Bref, la société serait bien mieux organisée qu’elle ne l’est aujourd’hui car elle ne serait pas dédiée à la seule conservation des intérêts et à la prospérité d’un groupe minoritaire dénommé tantôt élite, tantôt bourgeoisie, parfois les puissants mais, tout compte fait, toujours voleur

La Rédaction. 

Crédit photo : Par Daniel von Burg — Bundesamt für Statistik, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11773313

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