Les gros actionnaires sont plus beaux que vous, ils méritent donc plus d’argent. C’est à peu près aussi simple que ça. Et c’est pourquoi ils ne sont pas taxés entièrement sur le revenu de leurs dividendes.
Si les gros actionnaires ne sont pas taxés sur l’entier du revenu de leurs dividendes, c’est parce qu’ils sont plus beaux que vous, a appris ce matin la Biturne de Genève alors que son stagiaire préposé à la commande des latte macchiato de toute la rédaction traversait la route – était-il aussi en quête d’un autre emploi ? – au même moment que Christian Lüscher se trouvait sur son scooter, arrêté à un feu, en train de gueuler au téléphone que de toute façon il irait terminer ces tafioles de gauchistes bolcheviks islamomachinchose sur le plateau d’Infrarouge lorsqu’aurait lieu le débat sur l’initiative populaire cantonale « contre le virus des inégalités… Résistons ! Supprimons les privilèges fiscaux des gros actionnaires ».
À Genève, les quelques 1600 personnes physiques qui touchent pour plus de 1 milliard de francs dividendes par an ne sont en effet pas taxées sur l’entier du revenu de ces derniers mais seulement à hauteur de 60% ou de 70% ; un chiffre fonction notamment de la beauté du contribuable mais aussi de l’heure où celui ou celle-ci se rend à l’Hôtel des finances pour y déposer sa déclaration – NDLR : le lundi matin étant un très mauvaise horaire pour obtenir une ristourne. « Les choses sont ainsi faites depuis la nuit des temps », justifie un membre du parti libéral radical qu’il n’est pas besoin de nommer puisque, moyennant quelques relatives différences telles que leur taille, leur infâme eau de toilette ou leur pointure de souliers, ces derniers sont tous des copies conformes les uns des autres. « C’est la sélection naturelle qui le veut : On n’impose pas les beaux, ce sont les beaux qui s’imposent – et décident par là même leur taux d’imposition ! », ajoute-t-il. Si ce dernier dit vrai, pas un seul candidat du PLR ne devrait s’imposer lors des prochaines élections de la République bananière et canton de Genève…
La Rédaction.
