Société

Sobriété énergétique : la douche portugaise en passe d’obtenir enfin la reconnaissance qu’elle mérite

Avec les nouveaux besoins d’économie d’énergie, les pratiques sportives sont en passe de connaître une véritable révolution. En effet, si hier encore les athlètes qui ne se douchaient pas après le sport mais se contentaient de quelques pschitt de déodorant sous les aisselles se voyaient marginalisés par les autres pratiquants, aujourd’hui la « douche portugaise » – comme elle est dénommée, non sans revêtir une connotation discriminatoire, pour qualifier la pratique de ceux sans qui la Suisse ne serait toujours qu’une vaste plaine dotée de quelques montagnes – est en passe d’obtenir enfin la reconnaissance qu’elle mérite. 

Le monde change rapidement et ceux qui décident de ne pas monter dans le train qui emporte avec lui le vent des révolutions resteront sans nul doute à jamais sur le bas-côté des chemins de fer – étant donné que les CFF n’ont pas le budget pour faire marche arrière. 

Or, c’est la délicate situation dans laquelle se retrouvent aujourd’hui bon nombre d’Helvètes qui, l’année dernière encore, fustigeaient leurs coéquipiers qui, dans les vestiaires après le sport, se permettaient de renfiler leurs vêtements Desigual de tous les jours sans s’être préalablement rendus sous la douche ni même avoir prononcé la boutade qu’il est coutume de prononcer, lorsqu’on se retrouve entre bonhommes nus dans les vestiaires, s’agissant de la savonnette malencontreusement tombée à terre. Et pour cause, ceux-ci refusent catégoriquement de renoncer à la douche « pour des raisons d’hygiène », disent-ils, alors même que la plupart affirment ne pas se laver les mains après le pipi. 

Une situation qui n’est pas sans agacer le Conseil fédéral, lequel s’est dit « favorable » à la généralisation de la « douche portugaise » et lequel aimerait bien que sa future campagne de promotion au sujet de cette dernière fonctionne, pour une fois, contrairement à celles visant à la généralisation du port du col roulé en intérieur, au passage du sèche-linge électrique au tancarville manuel et à inciter les Suisses à se procurer des boudins de porte pour empêcher l’entrée des courants d’air. 

« Je ne comprends pas leur réticence à ce sujet. Ils pourraient faire un effort ! », condamne ainsi Ueli Maurer. « Moi-même je ne me douche pas depuis 2008 au moment de mon entrée au Conseil fédéral et ni mes collègues ni mon appareil ménager hors d’usage – NDLR : sa femme – ne m’ont jamais fait de réflexion sur mon odeur ! Alors vous voyez, ce n’est pas la mer à boire ! », ajoute-t-il.  

Cela étant, le Conseil fédéral prévoit d’ores et déjà des mesures incitatives pour amener les Suisses à adopter la « douche portugaise ». L’une d’elle : la peine de mort, réintroduite temporairement par ordonnance fédérale urgente le temps de la pénurie d’énergie. Autant dire que le procédé de douche qui, selon les racistes et les imbéciles – NDLR : l’un va souvent de pair avec l’autre –, serait uniquement le fait des Lusitaniens est en passe d’obtenir la reconnaissance qu’il mérite depuis tant d’années. 

La Rédaction.

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