Suisse

Stupeur aux CFF : le conseil d’administration découvre l’existence de la Suisse romande

Stupéfait, le conseil d’administration des CFF vient tout juste d’apprendre l’existence d’une contrée dénommée « Suisse romande ». Ce dernier affirme y envisager des investissements dans les prochaines années. « À hauteur de la considération que méritent ces gens-là », précise un membre du CA.  

Dieter* n’en croit pas ses yeux ni sa montre à vingt mille balles : à l’ouest de la Suisse existe une région dénommée la « Suisse romande ». On y trouve essentiellement des gens avec une multitude d’accents français plus drôles les uns que les autres, mais aussi d’arrogants Genevois qui, il faut le dire, lui déplaisent. Toutefois, Dieter n’est pas une personne à juger les autres. Eh non ! La Suisse est telle qu’elle est, dans son incommensurable diversité, et bienheureux qui saurait exprimer s’il vaut mieux être un paysan schwytzois ou un bourgeois bohème lausannois. 

Mais là n’est pas l’objet de ses élucubrations d’homme soudain frappé par la surprise d’apprendre que certains de ses concitoyens parlent le français. En effet, Dieter est aussi membre du conseil d’administration des Chemins de fers fédéraux. Cela étant, il décide, du moins pilote, une grande partie des investissements de la régie fédérale des chemins de fers. Or, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il découvrit un jour, tout récemment, qu’une toute nouvelle contrée allait devoir être intégrée au réseau de transport supervisé par ses collègues et lui-même ! « J’ai d’abord refusé d’y croire ! », commente ainsi Dieter, « toutes ces années passées dans l’ignorance des besoins de plus d’un million de personnes ! Quelqu’un aurait dû se manifester ! Venir nous dire qu’ils existaient !… Cela ne pouvait pas être vrai… »

Dans un premier temps, Dieter avait ainsi choisi de dénier la réalité. En cela, il s’était même fendu d’un tweet assassin évoquant l’existence d’une « toute nouvelle espèce » de citoyens suisses appelés les « Romands » qui parlent une « langue incompréhensible » ressemblant néanmoins au français et dont « quelques anthropologues » devaient encore confirmer l’existence et étudier les modes de vie. 

Dans un second temps, la réalité s’était imposée à lui et à ses collègues… En effet, c’est à l’occasion de la formation du trou de Tolochenaz que Dieter avait dû se rendre à l’évidence… « Ce que je redoutais le plus devait être confirmé lors de cet incident », témoigne-t-il. « Et nous allions devoir intégrer leurs revendications dans nos plans de développement du réseau ferroviaire », ajoute ce dernier. De conclure : « bon, vous connaissez l’adage, de chacun selon ses besoins, etc. etc. Or, on n’a pas trop besoin des Suisses romands donc on ne va pas non plus trop investir dans leur réseau de chemins de fer, hein, rassurez-vous ! »

La Rédaction.

*Didier, en français ; nom d’emprunt, ce membre du conseil d’administration des CFF recevant déjà assez de lettres de client·e·s mécontent·e·s comme ça. 

Illustration: “CFF RABDe 502 Twindexx à Sembrancher dans le Val de Bagnes” by bahn.photos is marked with CC BY-ND 2.0.

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