Sports

Un trentenaire qui n’a jamais couru un seul marathon de sa vie devient la risée de ses amis

Préférant toujours une bonne boisson devant un match de football à une sortie en montagne, Mathieu, tout juste trentenaire, est récemment devenu la risée de ses amis. Depuis peu, ces derniers qui ne jurent plus que par le sport et les piètres exploits qu’ils sont capables d’accomplir en la matière prennent en effet un malin plaisir à le railler pour son inactivité.  

Les temps sont durs pour celles et ceux qui comme Mathieu* n’ont ni le temps ni l’envie de s’entraîner pour devenir un pathétique finisher – en cinq ou six heures, qui plus est – des 42,195 kilomètres d’un marathon ! « Depuis que j’ai passé la trentaine, on me demande souvent si je vais faire les dix kil’ de Lausanne ou Sierre-Zinal », révèle en effet cet ingénieur diplômé de l’EPFL. « En fait, la plupart des conversations que j’ai désormais avec mes amis ou avec mes collègues tournent autour de leurs exploits de sportifs du dimanche. Je n’en peux plus ! », explique-t-il avant de s’effondrer subitement en larmes dans les bras de notre stagiaire qui le place alors en position fœtale tout en lui murmurant que « tout va bien » et que c’est lui qui est normal, pas toutes celles et ceux qui s’envoient des milliers de kilomètres par année, sur de l’asphalte ou en montagne, afin de se prouver quelque chose ou d’illuminer quelque peu leur vie consistant essentiellement en un 9h – 18h30 dans un bureau sans vue sous la supervision d’un chef minable et totalement incompétent. 

Nombreux sont les individus qui comme Mathieu sont devenus trentenaire sans développer du jour au lendemain – et absolument pas parce qu’ils n’avaient jusqu’à présent jamais rien accompli d’un peu dur avant dans la vie – une passion pour un sport qui ne demande quasiment aucune coordination et ne met, cela étant, quasiment personne dans l’embarras en paraissant grotesque contrairement à la gymnastique artistique ou au taekwondo. Or, ces derniers sont de plus en plus victimes des quolibets de leurs proches tout juste convertis à la religion du trail, du marathon ou de la course à pied qui tentent de répandre avec zèle la bonne parole de leurs bienfaits sur l’organisme. Pour le dire autrement, les non-coureurs – ou les non-victimes du marketing intensif des grandes marques de sport leur permettant d’écouler leurs stocks de chaussures techniques, c’est selon – sont devenus la risée de leurs amis parce qu’ils ne passent pas leur vie à enregistrer leur semi-marathon accompli à une allure de 6 min/km sur Strava. 

Loin cependant de se laisser abattre ces derniers entendent faire cesser les moqueries : « Je leur conseille d’arrêter ça fissa, sinon je vais péter une durite et me faire un coureur lorsque la saison de la chasse sera ouverte ! », nous confie ainsi Sébastien. « C’est simple. Soit mes potes arrêtent rapidement de me casser les c*illes avec leur course à pied de m*rde le dimanche matin, soit je m’arrange pour leur casser les deux jambes en leur roulant dessus par mégarde avec mon SUV », souligne quant à lui Thomas. « Avec ces gens-là, le pacifisme n’est pas une option », avoue pour sa part Mohammed qui nous avoue avoir essayé plusieurs fois de discuter prosélytisme avec des ayatollahs du sport, en vain. 

La tension monte, en somme, entre le camp des oisifs et celui des sportifs. Si bien que, comme le président les experts, le conflit se rapproche de jour en jour. Or encore faudrait-il, le jour-J, que les premiers l’emportent si l’humanité ne veut pas être condamnée à la marche forcée. 

La Rédaction. 

*Nom d’emprunt. 

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