Ce n’est pourtant pas faute d’avoir spamé la boîte mail de François Longchamp, mais celui-ci ne nous a jamais répondu. Le mépris des riches pour les classes populaires n’a jamais été aussi fort !
Le dédain et non pas le daim
Hier, nous avons salarié pour la première fois de sa vie notre stagiaire qui venait de nous rapporter un porte-monnaie « tombé d’une poche », selon ses propres dires, bien qu’il soit parfois touché du syndrome de la main leste qui consiste, au demeurant, à laisser s’aventurer une main preste dans la poche revolver d’un passant aux allures de bourgeois moderne – costume trois-pièces, nœud de cravate serré autour de l’artère carotide et bronzage impeccable qui n’est pas sans rappel ledit légume étant entendu la démocratisation des solariums – ; hier, donc, nous lui avons donné 10% de la somme que comportait le portefeuille abandonné, soit environ 100 balles. Quelques heures plus tard, alors que nous lui avions également permis de prendre une pause pour améliorer la productivité de son travail de l’après-midi, notre stagiaire revint avec une veste en daim qui concentra notre dédain tout l’après-midi durant. En effet, celle-ci avait vraisemblablement été confectionnée par un individu myope, du moins daltonien qui avait dû vider ses fonds de tiroirs à couture pour en faire une veste ; si bien que cette dernière était composée d’un patchwork de différentes pièces en daim aux coloris de toutes sortes. À la fin de sa journée, c’est-à-dire aux alentours de 22h00, lui nous demandâmes en Zoom depuis notre jacuzzi de ne plus jamais se montrer au boulot avec une telle horreur.
Pourquoi nous vous racontons cette saynète ?
Loin de développer une obsession pour les pièces de textiles désuètes, nous faisons grand cas du bien-être de nos employés. C’est pourquoi ne les battons-nous que régulièrement – au lieu de très souvent, comme le font les grands patrons – et ne les nourrissons-nous qu’à l’aide de nourrissons fraîchement dérobés à la maternité des Hôpitaux Universitaires de Genève. C’est entre autres les arguments que nous avons mis en avant lors de nos nombreux rappels envoyés sur la boîte mail de l’ancien conseiller d’État de la République et canton de Genève, François Longchamp, aujourd’hui président de la Fondation Aventinus, laquelle s’est octroyée l’achat des quotidiens Le Temps et HeidiNews. Nous lui avons également rappelé que nous étions disposés à lui céder notre humble canard déchainé pour la modique somme de 20 millions de francs, frais de notaires compris. Nous tenons à lui rappeler qu’il s’agit d’une affaire, étant entendu les millions d’auditeurs chinois qui nous lisent couramment tous les jours sur la plateforme de notre version traduite en mandarin et diffusée malgré les restrictions de la dictature communiste sino-bolchevik. Nous invitons donc François Longchamp à considérer notre offre et à nous faire parvenir un chèque – et non pas un cheikh, qu’on s’entende – dans les plus brefs délais, sans quoi nous enverrons notre fouine ninja dressée par des moines bouddhistes tibétains forcer son coffre-fort.
La Rédaction.
Illustration : « stack of Swiss Francs » by Rosmarie Voegtli is licensed under CC BY 2.0
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