Parce que le vrai problème, ce sont les fraudeurs aux assurances sociales.
Dimanche soir, alors que la boîte de Pandore de l’affaire Kadhafi s’ouvrait sur la deuxième chaine de la RTS, une autre faisait l’effet d’une bombe sur les réseaux sociaux. Un consortium de plus de 600 journalopes vraisemblablement jaloux de la réussite des grands de ce monde portait à 11’300’000’000’000 – nombre imprononçable pour les pauvres et les dyslexiques – le montant total de l’optimisation fiscale pratiquée dans le monde entier.
Or, comme la Suisse lave plus blanc qu’une lessive Omo, son implication dans cette histoire n’est que totalement hypothétique et toute rapprochement avec elle ne saurait être que fortuit. D’ailleurs, le roi jordanien peut bien faire ce qu’il veut de son argent puisqu’après tout, il l’a gagné à la sueur de son front dégoulinant sous un cagnard insupportable alors qu’il sirotait un soda en inspectant les travaux finis de rénovation de la chaussée reliant Amman à Zarqa.
La Suisse, d’ailleurs, qui n’a pas tardé à réagir en promettant de s’attaquer au VRAI problème de la fraude, celle des assurances sociales et de ces gens qui profitent de ce que d’autres sont obligés de faire du présentéisme au travail pour binge-watcher l’entier du catalogue Netflix avant tout le monde et spoiler ouvertement alors qu’on n’a pas encore regardé la dernière saison de Casa de Papel.
« Le fait de détenir une société offshore n’est pas un crime en soi, car on peut la posséder pour des raisons de pudeur fiscale », a soutenu un député PLR genevois, qui préfère rester anonyme parce que de toute façon il est très facile de savoir qui il est, avant d’ajouter : « Mais tous les chômeurs, les fraudeurs aux assurances sociales ou les faux-malades qui profitent du système de solidarité et de l’argent cotisé par les honnêtes travailleurs doivent être traqués et poursuivis sans relâche afin que la justice nous… Euh… Foute la paix aux gens qui paient ce qu’ils ne sont pas parvenus à placer derrière une société écran. ».
De conclure : « Ces onze mille trois cents milliards de dollars économisés au vu et au su des indigents, c’est tout ça de moins qu’ils dépensent pour s’acheter des écrans plats. ».
La Rédaction.