A l’instar du second tour de l’élection au Conseil des États dans son canton, la démocratie « serait trop coûteuse », selon la droite vaudoise. Cela étant faudrait-il la supprimer, ce d’autant plus que deux cents ans de domination parlementaire bourgeoise auraient « amplement démontré » que les Suisses n’éliront jamais une majorité alternative.
Perdue d’avance, c’est ainsi qu’Orelsan intitulera sa réédition… Euh, que la candidature au second tour du Conseil des États du candidat Raphaël Mahaim est qualifiée et en foi de quoi le Vert devrait se retirer séance tenante pour laisser place à son opposant Pascalito Broulis, selon la plupart des lurons vaudois de la droite étendue allant du Centre au bras en l’air à quarante-cinq degrés. Arrivé quatrième lors du premier tour avec seulement 24.68% des suffrages contre 43.72% pour son opposant du second ; arrivé même derrière un type soupçonné de violences conjugales qui a pour sa part rassemblé 26.96% des suffrages dans le plus grand des calmes, Raphaël Mahaim n’a en effet objectivement pas une très grande probabilité de surclasser Pascal Broulis, le 12 novembre prochain ; à tout le moins ne conseillerions-nous à personne de parier sur sa victoire… « Il faut qu’il soit réaliste, il n’a aucune chance de l’emporter ! », exprime ainsi, vraisemblablement aussi joueur que nous, un membre du parti libéral-radical vaudois. « Il faut qu’il se retire ! Et je ne fais pas là de mauvais jeu de mot ! Mais bon les élections ça coûte cher et les Vaudois ne veulent pas gaspiller de l’argent à ça ! », fustige quant à lui un agrarien dont nous tairons le nom que vous pourrez cependant aisément deviner.
S’il est factuellement vrai que le retrait de Raphaël Mahain au profit de Pascal Broulis – lequel serait alors élu tacitement, ce nous semble – pourrait permettre au contribuable vaudois d’économiser, après sa réduction d’impôt sur le revenu, quelques deniers supplémentaires, il est également tout aussi vrai – en tout cas pas moins faux – que la droite n’hésite jamais plus d’une seule seconde à déféquer sur les institutions démocratiques. C’est que les quelques changements et sporadiques avancées sociales obtenus par les urnes ne font jamais vraiment ses affaires, elle qui ne se satisfait que de l’ordre établi.
Rien d’étonnant, donc, qu’après avoir invité Raphaël Mahaim à se retirer, celle-ci demande à supprimer purement et simplement la possibilité pour le peuple de s’exprimer par les urnes. « Non seulement, ça coûte un bras mais vous n’avez littéralement jamais porté personne d’autre que la droite au pouvoir », justifie l’alliance vaudoise. « Donc voilà quoi, si vous votez toujours la même chose et que cette même chose c’est nous, alors autant nous faire rois, princes, ducs ou marquis, comme au bon vieux temps où vos ancêtres n’avaient pas encore coupé la tête des nôtres ! », argumente également cette dernière qui n’a du reste pas vraiment tort de rapprocher l’état du monde actuel à celui de l’Ancien Régime.
La Rédaction.
Crédit photo : Par « Axel Tschentscher », CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=82195475
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