Santé

Mourir d’une maladie longue et sans remède est désormais moins douloureux que de régler ses primes d’assurance-maladie

La nouvelle est tombée aujourd’hui en fin de matinée. Selon une étude du MIT confirmée par les propos d’une personne fortunée à laquelle on a attribué, comme le veut l’adage de Fiodor Dostoïevski selon lequel l’argent conférerait même des talents, une expertise de médecin alors qu’il sort à peine de trois années d’école de commerce : mourir d’une maladie longue et sans remède est désormais moins douloureux que de souffrir le règlement de ses primes-maladie.

« Mon cher, ceci m’exaspère depuis longtemps et c’est pour cela qu’il me faut de l’argent. Quand j’en aurai, sachez que je serai un homme de la plus grande originalité. Ce qu’il y a de plus vil et de plus odieux dans l’argent, c’est qu’il confère même des talents. Il en sera ainsi jusqu’à la consommation des siècles. »

(L’Idiot, Fiodor Dostoïevski)

Le changement est intervenu cette année. Jusque-là, bien que régler la note de ses primes fût douloureux, cela l’était moins que de décéder dans d’atroces souffrances. Or, avec une augmentation moyenne de 6.6% pour l’année 2023, il est désormais plus profitable au particulier lambda de quitter ce monde de merde au terme, par exemple, d’un cancer du poumon que de s’acquitter de son dû aux assureurs-maladie. « Ce qui paraît compliqué est finalement assez simple », explique un expert autoproclamé, « réglez vos primes et vous n’aurez plus d’argent pour manger, vous chauffer et jouir des plaisirs de la vieNe les payer pas et vous aurez tout ça, mais pas la santé. » Quand on sait l’agonie d’une mort de faim, mieux vaut souffrir une tumeur cérébrale diagnostiquée tardivement après avoir longtemps hésité à consulter. La tumeur, au moins, aura peut-être le mérite de vous faire délirer quelque temps ou de vous ouvrir les portes d’un univers parallèle au sein duquel vos doigts de pieds seront des pendules à l’heure, avant de vous tuer. 

À vous de choisir, en somme, entre votre besoin vital d’accès aux soins et tous les autres non moins nécessaires à la poursuite d’une vie digne. Si nous étions à votre place cependant, nous choisirions une voie intermédiaire : à savoir celle qui consiste à conjuguer l’expertise d’un bon charpentier et celle d’un forgeron pour dresser un bel échafaud. Ne resterait-il ensuite plus qu’à faire tomber les bonnes têtes.

La Rédaction.

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