Suisse

Valais – Un individu passé à tabac pour avoir dissimulé son crucifix

Cigarettes, crucifix, caquelon de fondue : autant d’objets dont l’absence du port ostentatoire peut provoquer un passage à tabac dans la capitale valaisanne. 

Il est huit heures lorsque Christian sort du carnotzet où il discutait quelques minutes auparavant de la prise de mesures de sécurité routière – limitation du taux d’alcoolémie à 1.5 grammes pour mille – et de la recrudescence des passages à tabac dans la capitale valaisanne. Joyeux après ses quelques shots d’abricotine et les nombreuses bouteilles de fendant qui ont été éclusées durant la soirée, il en oublie alors de ressortir son crucifix qu’il porte toujours autour du cou comme un message adressé au diable et aux délinquants, leur signifiant de ne pas se frotter à l’enfant du seigneur qu’il est, ni aux prêtres catholiques exerçant dans le diocèse de Sion.  

Titubant dans les rues, se raccrochant par-ci à une poubelle, par-là à des lampadaires à moitié déterrés à force de recevoir les impacts des voitures au volant desquelles se cache presque toujours un conducteur bourré, Christian tombe nez à nez avec un groupe d’ultras… C’est alors que l’un d’eux l’invective : « Hey djeu cte corniaud c’est comment qu’il rentre chez lui ?! ». Christian, qui vit certes à Sion mais n’en a pas moins reçu une éducation décente, se permet alors de répliquer : « Pardon jeune homme, je n’ai pas bien saisi votre message. Voulez-vous répétez ? ». Paroles qui jaillissent en réalité d’une toute autre sorte depuis sa bouche amoindrie par l’alcool : « P’don j’nhomme, rpétez siouplé ». Les jeunes gens ne répéterons pas… Ayant interprété le message de Christian comme de l’insolence, ceux-ci se jettent alors à quatre contre un sur le père de famille. 

Hey djeu cte corniaud c’est comment qu’il rentre chez lui ?!

Or, au paroxysme de la bagarre, tandis que le chef de groupe est occupé à aiguiser son couteau de chasse destiné à pénétrer la peau de Christian, jaillit alors du cou tuméfié de ce dernier le crucifix qu’il avait rangé en entrant dans la taverne, par respect pour Jésus, afin que celui-ci ne soit pas confronté au vin qui, comme le sait tout un chacun, a causé sa perte puisque Judas l’a dénoncé en étant ivre. Subitement, comme si une intervention divine venait de se produire, les quatre malfrats s’arrêtent, visiblement gênés. L’un d’eux déclare : « Excusez-nous Monsieur, on pensait que… Que vous étiez un hérétique, un non-conformiste, pire, un marginal ! ». Le petit groupe se propose alors de ramener Christian à la maison qui accepte, ne pouvant plus tellement marcher à cause de ses blessures et de ses plaies béantes. La rentrée se fera dans un silence monastique. Tout est bien qui finit bien lorsque Jésus fait son travail. 

La Rédaction. 

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